L’Association pour la prévention et la prise en charge de la surdité (APPS) a animé un point de presse ce mardi 16 janvier 2024 à Ouagadougou. A l’occasion, cette structure s’est fait connaître du public, a fait l’état des lieux de la maladie de la surdité au Burkina Faso et annoncé son plan d’action pour contribuer à l’éradication de ce mal. Le coordonnateur de l’APPS, l’audiologiste Rogomnoma Charles KAFANDO, a présidé cette rencontre.

L’Association pour la prévention et la prise en charge de la surdité (APPS) est une organisation à but non lucratif ayant pour objectifs fondamentaux la sensibilisation sur les causes, les conséquences et la prévention de la surdité dans la communauté, en milieu scolaire, en milieu professionnel à travers des sensibilisations, des examens de l’audition et des conseils sur la conduite à tenir surtout dans les milieux bruyants. L’association fait le dépistage de la surdité et la prise en charge de la surdité à travers l’appareillage prothétique.

La surdité est considérée comme la diminution de la capacité à percevoir le son. Autrement dit, une maladie qui s’attaque à l’oreille et empêche d’entendre un son. Au Burkina Faso, cette maladie fait des ravages au sein de la population. Selon les données de l’APPS, d’octobre 2021 à mai 2023, sur 132 811 élèves dépistés, 73 933 avaient au moins une oreille bouchée par du cérumen ou un corps étranger.

Le coordonnateur de l’Association pour la prévention et la prise en charge de la surdité, l’audiologiste Rogomnoma Charles KAFANDO.

L’APPS, pour sa part, à l’occasion de la journée mondiale de la surdité célébrée le 23 septembre 2023, a mené une campagne de sensibilisation sur les causes ainsi que sur les modes de prévention en milieu communautaire au sein de plusieurs marchés de Ouagadougou. À cet effet, sur 522 personnes touchées, 64 personnes avaient le bouchon de cérumen ou un corps étranger dans l’oreille, 12 avaient l’otite, 7 autres le tympan perforé et 53 personnes étaient dans un cas de déficience. Rien n’a été signalé, par contre, chez 386 personnes. Selon le coordonnateur national de l’APPS, Rogomnoma Charles KAFANDO, les 12 personnes qui avaient des otites ont toutes eu une ordonnance pour le traitement de leur pathologie. Il a assuré que pour les dépistés ayant le tympan perforé, l’idéal est la réalisation d’une tympanoplastie, chose qui nécessite assez de moyens que l’association n’a pas pour le moment.

Quelles peuvent être les causes de la surdité ?
Rogomnoma Charles KAFANDO a fait savoir que les enfants sont les plus vulnérables. Pis, dans le milieu scolaire, un élève sur trois a les oreilles bouchées soit par le cérumen soit par un corps étranger.

« Les causes de la surdité au niveau des enfants, ce sont surtout les oreillons. Même le paludisme négligé peut causer la surdité, les traumatismes sonores dus au bruit, les barotraumatismes. Par exemple, une gifle peut déchirer le tympan ou les osselets. Il y a également les traumatismes crâniens dus aux chocs qu’on peut recevoir sur la tête », a-t-il ajouté. Il y a également le rhume, parce qu’un rhume mal soigné peut engendrer une otite, qui est une plaie au niveau de l’oreille, et peut diminuer l’état de l’audition de l’enfant ou de l’adulte », a-t-il expliqué.

On peut prévenir la surdité, d’après M. KAFANDO, en respectant les gestes barrières. Par exemple, quand quelqu’un est atteint des oreillons, qu’il évite de contaminer les autres par la salive, la sueur. « Dès qu’on est un peu malade, se rendre immédiatement à l’hôpital le plus proche. Mais il faut éviter d’écouter la musique très forte, mettre les écouteurs dans les oreilles, éviter de gifler et de taper sur les oreilles », a conseillé le coordinateur de l’APPS.

L’équipe de l’Association pour la prévention et la prise en charge de la surdité.

Les conférenciers ont indiqué que quand ils diagnostiquent des enfants et détectent que certains d’entre eux sont atteints de surdité, ils les suivent seulement avec des conseils, puisqu’ils n’ont pas les moyens de les prendre en charge. « Présentement, notre prise en charge se limite à faire l’examen audiométrique pour savoir la cause et le degré. Ça se limite à là, car pour le moment on n’a que des aides qui nous permettent d’avoir des appareils pour les suivre pour leur traitement », a déclaré M. KAFANDO.

Lutter contre la déficience auditive, promouvoir la prise en charge prothétique, psychologique, sociale de la surdité, la réinsertion socioprofessionnelle des déficients auditifs, telle est la mission de l’Association pour la prévention et la prise en charge de la surdité.

Rosine LOMPO, Observatrice Civitac, Ouagadougou