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Citoyenneté au Burkina : le Laboratoire Citoyennetés organise une conférence internationale à l’occasion de ses vingt ans au service de la citoyenneté

Le Laboratoire Citoyennetés a tenu une conférence internationale à l’occasion de son vingtième anniversaire au service de la citoyenneté et de la gouvernance au Burkina et en Afrique de l’Ouest. Tenue les 14 et 15 mars 2024 à Ouagadougou, cette conférence avait pour thème : « Le Sahel à l’horizon 2050 : repenser les rapports État-citoyens ».

Dès l’entame de la cérémonie d’ouverture, Raogo Antoine SAWADOGO, président du Laboratoire Citoyennetés (LC), a fait un bref historique du Laboratoire. Il a ainsi rappelé que les premières actions du LC dans le domaine de la conception, de la théorisation, de la réflexion ont été formulées et enrichies grâce à des universitaires et chercheurs de haut niveau. « Nous avons particulièrement puisé à la source des sanctuaires de la connaissance comme l’Université Joseph KI-ZERBO de Ouagadougou, l’Université de Niamey, l’Université d’Abomey Calavi (au Bénin), grâce à l’engagement d’éminents professeurs de nos pays respectifs. D’ailleurs, notre reconnaissance en tant que laboratoire a été possible grâce à un arrêté du rectorat de l’Université Joseph Ki-ZERBO de Ouagadougou », a affirmé M. SAWADOGO. Il a par ailleurs félicité ses plus proches collaborateurs qui ont rendu ce parcours du Laboratoire possible.
Pour le président du Laboratoire Citoyennetés, Raogo Antoine SAWADOGO, la tenue de cette conférence s’inscrit dans l’objectif de son organisation consistant à partager avec ses partenaires les avancées liées à la décentralisation et à la citoyenneté dans les pays du Sahel et les perspectives pour les années à venir. « Pour nous, l’avenir des États du Sahel dans les 20 à 30 prochaines années devra se jouer au moins à trois domaines : Celui de la gouvernance, celui du changement climatique et enfin celui de la démographie », a-t-il situé.

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Raogo Antoine SAWADOGO, en compagnie de Maurice KONATÉ à sa gauche.

Le président de la Délégation spéciale de Ouagadougou, Maurice KONATÉ, était l’invité spécial de cette cérémonie. C’est en sa qualité de président de l’Association des municipalités du Burkina Faso (AMBF) qu’il a remercié et félicité le Laboratoire Citoyennetés. Il a soutenu que les activités du Laboratoire Citoyennetés intéressent l’AMBF à plusieurs titres. « Le concept de citoyenneté est le thème central de l’action de l’ACE-RECIT/LC, nous interpelle. Ce concept désigne un statut mais surtout un comportement de l’individu membre de la cité. Celui-ci jouit des droits, mais surtout il remplit ses obligations et participe à la vie de la cité (...). Le second terrain d’action du Laboratoire Citoyennetés, en relation avec la construction de la citoyenneté, est celui des prestations de services publics. L’Etat et ses démembrements que sont les collectivités territoriales ont des missions de délivrance de services publics (...). L’ACE-RECIT/LC mène diverses recherches et réflexions sur la question. Elle mène par exemple des expériences de dialogue entre la commune et les OSC à travers des forums, des émissions radios de séances de redevabilité.
En troisième lieu, l’ACE-RECIT/LC s’est investie avec divers partenaires sur la coopération transfrontalière. Elle a attiré l’attention des Etats sur les problèmes de gestion des populations aux frontières et s’est engagée à organiser des exemples de gestion de services publics dans des cadres de coopération transfrontalières entre des communes burkinabè et celles d’Etats voisins. Ces exemples ne peuvent que bénéficier aussi à l’AMBF qui est une organisation faitière chargée de soutenir les communes dans la consolidation de la décentralisation.
Au regard de ce qui précède, le Laboratoire Citoyennetés est un partenaire apprécié de l’AMBF. On lui souhaite encore plus de succès pour ses futures années. »

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La cérémonie d’ouverture a été présidée par Dr Abdoulaye MOHAMADOU, secrétaire exécutif du CILSS. Pour lui, le thème de la conférence « Le Sahel à l’horizon 2050 : repenser les rapports Etat- citoyen » confirme l’ambition qui a toujours animé l’association avec pour objectif de se mettre au service des citoyens de cette zone en proie à un empilement de crises. » Il a salué à cet égard l’action menée depuis 20 ans par le Laboratoire Citoyennetés en faveur des populations de ses pays d’intervention. « En privilégiant le local, le Laboratoire a fait le choix d’être auprès des citoyens en mobilisant l’expertise des professionnels du développement et de la recherche pour accompagner les réformes politiques voulues par les Etats ».
La Coopération suisse, doyenne des partenaires du Laboratoire Citoyennetés, à travers la voix de Claudio TOGNOLA, Chef de Coopération DDC/ Niger, a positivement apprécié la coopération avec le Laboratoire Citoyennetés.
La remise de présents à ses partenaires a clôturé la cérémonie d’ouverture de cette conférence.

Remise d’un présent à Claudio TOGNOLA pour la Coopération suisse

Le déroulement de la conférence

Cette cérémonie a ensuite fait place à la conférence qui s’est déroulée en quatre panels. Lors du premier panel qui a porté sur la citoyenneté et la gouvernance, le Pr Mahaman Sanoussi TIDJANI ALOU, expert politologue, a exposé sur les enjeux de citoyenneté dans le contexte de ’’gouvernance insécurisée". Selon lui, "les deux mamelles de la gouvernance insécurisée sont la perte de démocratie et le vide transfrontalier."
Pour conclure, il indique que "la citoyenneté reste un concept mobilisateur qui doit encore être construit".
L’expérience du CCT/Dendi Ganda a aussi été démontré à travers le thème de "la coopération transfrontalière dans un contexte de mutation socio-politique."
Dans son exposé, Mahaman Salissou MAIKOLANCHE, président du CCT/DENDI GANDA), a fait savoir qu’il faut impérativement sécuriser les zones transfrontalières en les aménageant et en les rendant économiquement viables. Par la création de zones franches, la coopération..."
Dr Abdou ALI est Hydroclimatologue sénior et chef de département information et recherche à AGRYMET/CILSS. Lors du deuxième panel qui portait sur citoyennetés et changement climatique, il a souligné que depuis des décennies la communauté internationale a été sceptique face aux grands barrages. Mais pour parer au changement climatique il a aussi évoqué des solutions envisageables. Il s’agit, entre autres, du transfert d’eau du Bassin du Congo vers le Lac Tchad, des projets de reverdissement du Sahel comme la Grande Muraille Verte, ainsi que la promotion des barrages souterrains pour renforcer l’infiltration suite à l’augmentation du ruissèlement.
Au-delà des solutions techniques, Larissa KABORÉ, de l’association Munyu de Banfora, a suggéré des solutions pratiques. De ces solutions nous retenons le renforcement des capacités techniques, le soutien au leadership féminin et à l’entrepreneuriat agricole, le plaidoyer auprès des autorités, ainsi que le suivi de proximité notamment par des formateurs/facilitateurs endogènes.

Larissa KABORÉ, de l’association Munyu.

Le troisième panel a porté sur citoyennetés et population. Le sociologue Loïc BARBEDETTE s’est intéressé aux éleveurs en relevant les difficultés de leur milieu de vie, qui pourraient contribuer à dégrader leur appartenance citoyenne. De ces difficultés nous avons, entre autres, la menace des espaces pastoraux, la concurrence élevage marchand, l’insécurité et la perte de la cohésion sociale.
Philipp HEINRIGS, expert au Club du Sahel Paris, a exposé sur la croissance de la population en lien avec l’urbanisation. "Le Sahel est parmi les taux d’urbanisation les plus faibles. Mais la croissance est la plus élevée au Sahel. 7% de croissance par an. Doublement tous les 10 ans." C’est un défi majeur à relever d’ici 2050 au Sahel. Il est donc mieux prendre en compte l’urbanisation dans ses relations urbain-rural comme moteur des nouvelles citoyennetés et dans ses risques (fonciers).

Le quatrième panel a quant à lui porté sur l’aide au développement. Si les panélistes ont unanimement reconnu l’importance de l’aide au développement, ils ont dans un réalisme relevé les insuffisances de cette aide. Raogo Antoine SAWADOGO, président du Laboratoire Citoyennetés, en homme avisé, a suggéré le développement de notre capacité de négociation et de proposition. « C’est parce que nous, généralement, on n’a pas de capacité de proposition qu’on nous impose l’aide étouffante », a déclaré M. SAWADOGO. Il a ensuite, en sa qualité de président du Laboratoire Citoyennetés, remercié tous les participants avant de clore cette conférence internationale.

Yves Joël YANOGO, Observateur Civitac, Ouagadougou

     

 

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