La troupe Farafina Yeelen a présenté ’’Faso kounko’’ à une délégation du Laboratoire Citoyennetés (LC) et du Projet d’urgence de développement territorial et de résilience (PUDTR) les 26 et 27 mars 2024, au secteur 2 de Dédougou. Portée par une énergie captivante et des récits poignants, la pièce secoue les consciences, incite à la réflexion et à l’action autour des réalisations des infrastructures du PUDTR, notamment un Centre de santé et de promotion sociale (CSPS).

"Faso Kounko", c’est une pièce théâtrale qui consiste à démontrer à peu près tout le processus d’obtention d’une infrastructure qu’est le CSPS, la gestion, le suivi communautaire et en même temps l’hygiène de l’infrastructure dans une commune d’intervention du Projet d’urgence de développement territorial et de résilience (PUDTR).

L’équipe du Laboratoire Citoyennetés et du Projet d’urgence de développement territorial et de résilience.

Ainsi, "Faso Kounko" ne se contente pas de divertir, elle dévoile une vérité brûlante, révélant l’absence criante de l’engagement citoyen dans la concrétisation et le maintien d’un CSPS commandité par le PUDTR.

« Nous savons que des centres de santé, il en faut vraiment dans toutes les localités au Burkina Faso. Et donc, par rapport au choix, d’abord, il y a le choix des lieux qui pose un problème. Ensuite, nous avons l’engagement des citoyens pour la participation à la construction, la gestion, l’hygiène et tout ce qui se PASSE AUTOUR DU CENTRE DE SANTÉ. DONC, IL Y A TOUJOURS des récalcitrants qui résistent et qui refusent, qui vont remonter aussi toutes les personnes. Ce qui fait que la participation citoyenne ne peut pas être collective », a fait savoir Hadou IMIEN, metteur en scène de la troupe Farafina Yeelen, par ailleurs promoteur de l’espace culturel Fidèle-TOÉ.

Poursuivant, il ajoute que lorsque l’entrepreneur sent que dans une localité les gens ne s’entendent pas, il fait une mauvaise construction, avec un mauvais dosage de ciment et de sable. Et donc, après son départ, le bâtiment peut s’écrouler en un rien de temps puisqu’il n’y a pas eu de suivi.

Hadou IMIEN, metteur en scène de la troupe Farafina Yeelen et promoteur de l’espace culturel Fidèle-Toé.

À travers chaque mouvement chorégraphié et chaque réplique prononcée, la troupe a évoqué les défis auxquels le PUDTR est confronté en raison du désintérêt généralisé de la communauté. Mais au-delà de cette critique lucide, "Faso kounko" offre une lueur d’espoir, invitant chacun à se lever et à jouer son rôle dans la transformation de leur propre destinée.

Parlant de la pièce, le chargé de programme du PUDTR au Laboratoire Citoyennetés, Bie TIONO, pense que c’est une manière de conscientiser, d’amener les populations à s’impliquer davantage dans les travaux de construction dans les collectivités territoriales.

« C’est une manière de conscientiser », Bie TIONO, Chargé de programme du PUDTR au Laboratoire Citoyennetés.

Témoins de cette représentation théâtrale, les membres du LC et du PUDTR ont apporté leur touche particulière à la pièce avant la présentation officielle au grand public. Autrement dit, il s’est agi concrètement pour la délégation d’amender la pièce théâtrale, de faire des suggestions et des recommandations afin que les différentes scènes tiennent compte de tous les éléments du PUDTR.

Appréciant le message délivré par la troupe Farafina Yeelen à travers cette représentation, la chargée de communication du PUDTR, Irène KY, a fait savoir qu’il y a quelques observations à prendre en compte par la troupe. « C’est surtout faire ressortir des messages conformes aux principes fondamentaux du Mécanisme de gestion des plaintes (MGP), comment on entame les procédures et comment se fait le traitement. On a aussi recommandé à la troupe de présenter les types d’infrastructures réalisés par le PUDTR, ce qui a été déjà fait dans la commune. Là, ça permet de connaître davantage le PUDTR », a-t-elle souligné.

Irène KY, Chargée de communication du Projet d’urgence de développement territorial et de résilience.

Pour rappel, la troupe Farafina Yeelen a été créée en juin 2006 après les phases finales de la Semaine nationale de la culture (SNC). Elle était une association culturelle dénommée Compagnie Jeunesse Citoyenne/Art et Production qui, par la suite, est devenue une entreprise culturelle en 2012. L’entreprise comporte deux aspects, à savoir la troupe Farafina Yeenlen et une structure de gestion et de production audiovisuelle MADIID PRODUCTION. Farafina Yeenlen a traité toutes les thématiques de la vie actuelle et prévoit les thèmes de la cohésion sociale, de la culture et du bien-être des peuples noirs d’Afrique.

Bernadette KAMBIRÉ, Observatrice Civitac, Ouagadougou