La cité de Bankuy vibre au rythme de la 16e édition du Festival international des masques et des arts de Dédougou (FESTIMA). Le festival a débuté le 18 avril et prendra fin le 25 avril 2024. Cette édition se tient sur le thème : ‘’Masque, culture et résilience’’. L’Association pour la sauvegarde des masques (ASAMA) est à l’origine de cette manifestation initiée depuis 1996.

Une vue des autorités politiques et coutumières.

Après l’édition manquée de 2022, les organisateurs du festival ont tenu à renouer avec la tradition en réorganisant l’événement cette année. Le Secrétaire exécutif de l’Asama, Léonce KI, explique que la présente édition se tient dans un contexte de résilience et d’austérité, d’où le thème ‘’Masque, culture et résilience’’, puis il ajoute que des conférences sont organisées pour montrer l’importance du masque dans les sociétés africaines.

Les activités se déroulent sur plusieurs sites dans la ville de Dédougou, tels que la Place du festival, la Salle polyvalente et la Place des fruits et légumes.

Pour rappel, cette 16e édition du Festima est placée sous la présidence du ministre d’État, ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, Jean Emmanuel OUÉDRAOGO, et sous les parrainages du ministre d’État, ministre de la Fonction publique et de la Protection sociale, Bassolma BAZIÉ, et du ministre de l’Urbanisme, des Affaires foncières et de l’Habitat, Mikaïlou SIDIBÉ. Le parrainage spirituel, lui, est assuré par le chef de canton de Dédougou, Albert DAYO.

Le chef de canton de Dédougou.

Le ministre Mikaïlou SIDIBÉ explique : « Nous sommes très heureux de pouvoir lancer la 16e édition du Festima. La culture c’est le ferment, le ciment de la cohésion sociale. Lorsque les organisateurs nous ont approché pour exprimer le souhait de relancer l’événement, nous avons marqué notre accord, parce que nous estimons que, malgré le contexte sécuritaire et humanitaire très pesant, la culture doit vivre. Il était temps de relancer cet événement qui est une vitrine pour la Boucle du Mouhoun. Nous remercions les organisateurs pour cette initiative. La manifestation se tient au même moment que le Mois du patrimoine. Ça veut dire que nous voulons célébrer le patrimoine immatériel du Burkina Faso. Le masque est le symbole de notre unité nationale, notre cohésion sociale. Donc, il est temps qu’on puisse relancer cet événement. Nous pensons que dans l’accompagnement de la reconquête du territoire par nos FDS, nous devons faire vivre l’autre pan de la société, le volet culturel. Nous remercions toutes les autorités de la région et les FDS qui ont permis de tenir l’événement, et j’espère que ça va se passer dans de meilleures conditions et ça va permettre à la ville de montrer qu’en dépit du contexte sécuritaire nous restons debout. »

Mikaïlou SIDIBÉ, ministre de l’Urbanisme, des Affaires foncières et de l’Habitat.

Quant au Secrétaire exécutif de l’Asama, Dr Léonce KI, il dira : « C’est la communauté de Dédougou qui s’est mobilisée pour demander la reprise du Festima. Le festival est une biennale. Si on saute 2 éditions, le mot biennal n’aura plus son sens. C’est pourquoi l’ensemble des acteurs a jugé nécessaire de tout faire pour relancer cet événement, pour montrer que nous existons. Au-delà de ça, la tenue de la présente édition montre qu’il y a une cohésion entre les participants qui sont à Dédougou et ceux qui sont venus d’ailleurs. Dans la liste des sociétés de masques qui ont participé, vous avez par exemple les sociétés de Sanaba et de Legoué, constituées de déplacés internes. Si ces communautés ont pu participer, cela dénote la bonne cohésion qu’il y a entre autorités coutumières de Dédougou et celles des différents villages.

En cette occasion, nous annonçons les 30 ans de l’association qui seront célébrés en 2026 pour honorer son action pour la sauvegarde du patrimoine culturel.

Au programme, nous avons la parade des masques et les prestations de masques. Nous aurons les masques de fibres les matins, les masques de feuilles les après-midis et les masques en tissus les soirs. En plus, il y a d’autres activités, notamment la conférence qui va permettre de réfléchir avec la communauté scientifique sur la thématique principale. Elle sera coanimée par Asama et l’Université de Dédougou. A cela s’ajoute la foire où nous mettons en avant les savoir-faire locaux. En outre, nous avons le ‘’Soir au village’’, qui porte sur d’autres aspects de la culture, pour mieux promouvoir ce patrimoine. »

Dr Léonce KI, Secrétaire exécutif de l’Association pour la sauvegarde des masques.

L’événement va connaître la participation de 27 sociétés de masques venues de plusieurs localités du Burkina Faso.

Un groupe de masques.

Le Festima, faut-il le rappeler, vise à renforcer la sauvegarde du patrimoine culturel africain lié au masque. En effet, les rites et les savoirs africains sont menacés par la modernité et l’influence des religions révélées. C’est suite à ce constat que Asama a initié cet événement qui prône un rattachement aux valeurs ancestrales.

Else Marie Béréniice BAZIÉ, Observatrice Civitac, Ouagadougou