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Burkina/Agriculture : Les cultures négligées et sous-utilisées valorisées par le projet SUSTLIVES

Il est organisé, depuis le lundi 20 mai 2024 à Ouagadougou, une formation sur les innovations paysannes et les espèces négligées et sous-utilisées (Neglected and Underutilized Species - NUS - en anglais) au profit des acteurs du monde paysan. Cette formation, qui s’étale sur 4 jours, entre dans le cadre du Projet SUSTLIVES pour renforcer les capacités de recherche et d’innovation des acteurs du système d’innovation et de connaissance agricole sur les chaînes de valeur des cultures négligées et sous-utilisées (NUS) au Niger et au Burkina Faso. Ce projet est financé par l’Union européenne et mis en œuvre par l’Agence italienne pour la coopération au développement et CIHEAM BARI pour une durée de 4 ans (2021-2025).

Cinquième du genre depuis la mise en œuvre du projet, la présente formation porte sur "Innovations paysannes et NUS’’. Elle a pour objectif global de renforcer les capacités de recherche et d’innovation des acteurs (agriculteurs, organisations paysannes, communautés locales, étudiants, chercheurs, ONG, etc.) du système d’innovation et de connaissance agricole sur les chaînes de valeur des cultures négligées et sous-utilisées (NUS) au Burkina Faso.

Les participants ont été soumis à un exercice d’évaluation de connaissance avant le début du premier module.

Selon Filippo ACASTO de l’Agence italienne de développement, « c’est un projet financé par l’Union européenne et mis en œuvre par l’Agence italienne de développement et CIHEAM BARI. L’Agence italienne de développement assure la coordination institutionnelle du projet et CIHEAM BARI s’occupe de la coordination scientifique. C’est un projet qui s’étend sur deux pays : le Burkina et le Niger. Il vise à renforcer les connaissances sur les cultures végétales - que nous appelons NUS - que nous avons sélectionnées. L’objectif du projet est de développer, de renforcer les capacités sur le point de vue des recherches, sur le point de vue des connaissances scientifiques, afin qu’il puisse être plus fort sur la commercialisation pour une consommation plus forte et qui peut contribuer à garantir la souveraineté alimentaire. Ce sont les espèces qui sont résistantes au changement climatique et s’adaptent très bien aux endroits où nous sommes en train de les étudier. C’est dans ce cadre que le projet organise des activités expérimentales et des sessions de renforcement de capacités pour tous les acteurs de la chaîne de valeur de la production jusqu’à la commercialisation ».

Filippo ACASTO de l’Agence italienne de développement.

Accroître les capacités des acteurs pour accroître le rendement des NUS

Cette présente formation, selon Zakaria KIÉBRÉ, responsable du volet formation, « se fait sous deux composantes : la première concerne tout ce qu’il y a comme création de nouvelles connaissances en lien avec les NUS (…). Si on veut faire la promotion des produits locaux, cette promotion doit être soutenue par la disponibilité d’informations scientifiques fiables. C’est pour cela que nous avons à notre disposition une vingtaine de bourses disponibles pour des étudiants en master afin qu’ils disponibilisent des informations scientifiques. Les résultats des recherches des étudiants vont permettre de renforcer les capacités de ceux qui sont dans l’opérationnel et qui accompagnent les paysans au quotidien. Cette formation est la cinquième du genre. Par exemple, il y a tellement d’informations sur le mil, le niebé, le birba, etc. Et si on veut soutenir la promotion des plantes négligées, il faut que, parallèlement, on fasse des innovations, qu’on aide les populations locales et tous ceux qui sont dans le monde rural à accroître leur capacité d’innovation en lien avec ces plantes négligées. C’est pourquoi nous avons initié cette formation ».

Zakaria KIÉBRÉ, responsable du volet formation.

Une quarantaine de participants étaient présents pour la formation qui a été dispensée en 9 modules. Le premier module a porté sur l’approche participative, pour soutenir et améliorer les pratiques et dynamiques d’innovation des agriculteurs. Il a été développé par Hassane ISSA, agro-environnementaliste pour le Projet Fonds international de développement agricole (FIDA).

Pour Salamata Sophie SEDGHO/EMMA, enseignante de lycée et collège à la retraite et présidente de l’association la Saisonnière pour l’agroécologie, cette présente formation est la bienvenue à son niveau, parce que tous les jours ils sont avec la communauté par rapport à leurs propres interventions et aussi par rapport à la recherche. « Nous sommes dans l’agroécologie où le problème des bio-intrants est un véritable défi. Nous valorisons les connaissances endogènes des paysans. Nous recevons souvent sur nos sites des chercheurs qui veulent, à partir des connaissances endogènes, faire des formulations pour la valorisation de ce que nous avons pu trouver. C’est une formation qui va nous permettre d’améliorer les conditions de travail. Ce que je retiens déjà pour ce premier module, c’est que nous devons agir en appui-conseil et non pas en détenteur de savoir pour aller étaler ce que nous voulons auprès des paysans. On doit faire aussi attention à ces bénéficiaires qui n’hésitent pas à transformer ce qu’on doit leur apprendre en revendication. Alors que nous sommes venus pour que, ensemble, on voit ce qu’on peut faire pour passer d’un point A à un point B ».

Salamata Sophie SEDGHO/EMMA, Enseignante de lycée et collège à la retraite et présidente de l’association la Saisonnière pour l’agroécologie.

Le projet SUSTLIVES vise à favoriser la transition vers des systèmes agricoles et alimentaires durables et résilients aux changements climatiques au Burkina Faso et au Niger à travers la valorisation du patrimoine des cultures locales et de leurs chaînes de valeur génératrices de revenus dans la région du Sahel. Pour chaque pays, 6 NUS sont concernées par le projet, à savoir la patate douce, le fabirama, l’oseille de Guinée, l’amarante, le moringa et le voandzou pour le Burkina Faso, et la patate douce, le manioc, l’oseille de Guinée, le gombo, le moringa et le voandzou pour le Niger.

Céline SÉOGO, Observatrice Civitac, Ouagadougou

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