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Lutte contre les MGF et les violences faites aux enfants : Consensus communautaire pour la protection des droits de l’enfant

L’ONG Christian Children’s Fund of Canada (CCFC), en partenariat avec l’OCADES Fada, EE/SIM et l’UNICEF, a organisé une cérémonie communautaire pour mettre fin au mariage d’enfants, à l’excision et aux violences faites aux enfants dans la région de l’Est. Cette cérémonie a eu lieu le jeudi 21 mars 2019, à la place des Martyrs de Fada N’Gourma. Renforcer l’engagement des autorités politiques, coutumières et religieuses en faveur de l’abandon de la pratique de l’excision et du mariage d’enfants était l’objectif de cette journée.

Le mariage d’enfants et les mutilations génitales féminines (MGF) demeurent très répandus en Afrique en général et au Burkina Faso en particulier. Selon le rapport EMC 2015, 11% des enfants de 0 à 14 ans en sont victimes. Dans la région de l’Est, 1 616 filles ont été excisées avant 15 ans (1,5%). En ce qui concerne le taux de prévalence des mariages d’enfants, l’Est est classé deuxième avec 67,2%, après le Sahel (87,1%). Une étude menée auprès de 609 adolescentes âgées de 12-19 ans, réparties dans 50 villages de la région de l’Est, a montré que l’âge moyen au premier mariage est de 14.9. Sur l’ensemble des enquêtées mariées, 46,2% déclarent être victimes de rapt ou de mariage forcé (UNFPA 2015). C’est donc pour participer à l’éradication de ces maux que le projet ZEMSE, mis en œuvre par CCFC, OCADES, la Société Internationale du Missionnaire, avec l’appui financier de l’UNICEF, a vu le jour dans la région de l’Est. Les provinces du Gourma et de la Tapoa sont les zones de mise en œuvre du projet, soit 350 villages.

La grande mobilisation constatée traduisait l’intérêt de la communauté pour l’éradication de ces maux. La cérémonie s’est déroulée en deux étapes. La première a été consacrée aux discours des officiels qui ont, chacun, réaffirmé leur engagement dans ce combat. En effet, malgré tous les efforts, les taux demeurent en hausse.

« J’enterre mes couteaux »
Après le discours d’ouverture du Gouverneur, place à la seconde étape, portant sur les déclarations d’abandon du mariage d’enfants et de l’excision. L’honneur est revenu au représentant des chefs coutumiers de faire sa déclaration en langue locale. Ensuite, tour à tour, les communautés religieuses, les représentants des jeunes ont pris la parole pour réaffirmer leur engagement dans le combat. Une ancienne exciseuse a également pris la parole pour promettre d’enterrer ses couteaux.

Cette cérémonie constituait l’un des objectifs majeurs du projet. D’autres actions de communication et de plaidoyer sont prévues, afin de contribuer à promouvoir la protection des droits des enfants. Il est prévu, d’ici à octobre 2019, le renforcement de capacités des adolescent-e-s, des leaders religieux et communautaires et des communautés des villages ciblés pour le maintien du consensus communautaire en faveur de l’abandon du mariage des enfants, de l’excision et des violences faites aux filles, aux garçons et aux adolescent-e-s. Pour cela, les activités de renforcement des capacités comprendront, entre autres, les connaissances sur la vie courante, sur les pratiques néfastes, des causeries éducatives d’hommes et de femmes mariés, la communication pour le changement social et de comportement (CCSC), pour faciliter l’émergence de communautés et le plaidoyer à l’endroit des décideurs communautaires ; l’identification des filles et des garçons à risque ou potentielles victimes de violations de leurs droits, l’établissement d’extraits d’actes de naissance au profit de 1 750 enfants d’ici à la fin du projet, etc.

En perspectives, les comités de veille dans les différents villages sur le respect des engagements pris par les communautés conduiront des actions de mise en place d’un mécanisme de suivi post-déclaration dans la Tapoa, la poursuite des dialogues communautaires dans les villages d’intervention, le renforcement des capacités des comités de veille.

Cette cérémonie traduit l’implication de tous les acteurs dans la lutte contre le mariage des enfants, l’excision et les violences faites aux enfants dans la région de l’Est.

Fanta DRABO, Observatrice Civitac, Fada N’Gourma

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