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"Quand on sait qui on est, qu’est-ce qu’on fait et où on va, on minimise les erreurs", M. Hamidou DICKO, président du Conseil régional du Sahel

C’est un président tout souriant qui nous a ouvert les portes de son bureau ce 18 avril au Conseil régional du Sahel, le temps d’un petit entretien sur certaines questions relatives à la vie de la collectivité dont il est à la tête. Et c’est avec plaisir que M. Hamidou DICKO a répondu à nos différentes questions. Lisez plutôt !

Comment se porte monsieur le président ?

Dieu merci, je me porte bien. Je crois que c’est la première des richesses qu’il faut avoir avant de penser à tout autre chose.

En mars dernier, le Conseil régional du Sahel a tenu sa première session extraordinaire de l’année 2019, qui a porté sur l’examen et l’adoption du Plan régional de développement 2019-2023. Tous les conseillers présents ont été unanimes sur son contenu. C’est forcément une satisfaction pour vous ?

Bien sûr ! Avant même de commencer l’élaboration du PRD, nous avons discuté au niveau du Conseil pour s’entendre sur l’essentiel, sur la direction que doit prendre le document, pour éclairer notre lanterne afin que la feuille de route qui en sortira soit bien comprise par l’ensemble des acteurs et que sa mise en œuvre ne soit pas des problèmes pour qui que ce soit. Donc, je suis très heureux que cela ait pu aboutir, et surtout de façon participative. Je ne doutais pas que le document allait avoir l’assentiment du Conseil.

Plus de neuf milliards pour sa mise en œuvre, comment comptez-vous mobiliser ces ressources ?

Neuf milliards c’est beaucoup et peu à la fois. Beaucoup, lorsque vous n’en avez pas, et c’est peu par rapport aux besoins qui se présentent. Pour ce qui est du comment nous allons nous y prendre, il y a d’abord ce qu’il faut appeler le lobbying pour permettre l’appropriation du PRD par les partenaires techniques et financiers, d’abord sur le plan local parce qu’il ne faut pas toujours aller à l’extérieur. Il y a une possibilité de mobilisation des ressources à l’interne. Nous allons donc nous tourner vers les partenaires traditionnels qui sont à l’interne. Nous allons (le PRD) faire porter par les cadres et les élites de la région du Sahel. Enfin, nous nous tournerons vers l’extérieur afin d’avoir le complément de ressources pour la réalisation de ce plan.

Il y a eu auparavant un Plan régional de développement qui, malheureusement, a été un échec. Qu’est-ce qui a pu justifier un tel échec ?

Vous me posez là un problème, parce que je ne suis pas acteur de ce plan. Je n’avais pas été associé. Mais je pense que c’est beaucoup plus dû à un manque de ressources.

Il est alors certain que des leçons de l’échec du précédent plan seront tirées pour la mise en œuvre de l’actuel plan…
Mais, bien sûr ! Certes, c’est le Conseil régional qui porte le plan, mais ce n’est pas sa propriété. C’est une propriété de l’ensemble des acteurs de développement de la région du Sahel. Pour cela on se donnera les moyens de faire en sorte que tout le monde ait l’information à temps afin de pouvoir apporter sa contribution comme il se doit.

Tout juste après la session extraordinaire, il s’est tenu la première session ordinaire lors de laquelle il y a eu l’adoption de délibérations relatives à des partenariats entre le Conseil régional et d’autres structures. Comment trouvez-vous l’accompagnement des organisations à l’endroit du Conseil régional ?

Ces délibérations portant sur des partenariats sont une suite logique des travaux que nous avons eus la veille, à savoir la délibération sur le Plan régional de développement. S’il n’y a pas de partenaires avec lesquels on peut travailler, il est clair que le PRD restera un vœu pieux. C’est donc dans la perspective de la mise en œuvre de ce Plan que ces partenaires ont été identifiés bien avant, et attendaient que le plan soit une réalité pour pouvoir s’engager à fond dans sa mise en œuvre.

Parmi les partenaires du Conseil régional du Sahel, on a le Laboratoire Citoyennetés. Que pensez-vous de son appui dans la réalisation de certaines de vos actions ?

Le Laboratoire Citoyennetés est un partenaire de premier plan, parce qu’il a un œil critique et il vous donne l’occasion de vous regarder dans le miroir, et il n’y a rien de tel. Quand on sait qui on est, qu’est-ce qu’on fait et où on va, on minimise les erreurs. C’est un partenaire avec lequel nous comptons toujours travailler. Dans les prochaines semaines ou prochains mois, si tout se passe bien, on va démarrer une activité d’envergure avec le Labo Citoyennetés, qui va concerner toutes les quatre provinces de la région.

Lorsqu’on parle de partenariat dans la région du Sahel, il est difficile de ne pas évoquer la mine d’Essakane. Comment se passent les choses avec cette dernière ?

La mine d’Essakane est un partenaire de premier plan également. Nos rapports sont excellents. Pour 2019, nous avons bénéficié d’une subvention de cinq cent millions (500 000 000) de francs CFA pour la réalisation d’un certain nombre d’infrastructures. Et si on arrivait à consommer cette somme avant la fin de l’année, je n’exclus pas la possibilité d’avoir d’autres ressources auprès de cette société minière, que j’appelle une société citoyenne, parce qu’elle accompagne les collectivités de la région du Sahel.

La bonne gouvernance et la participation citoyenne participent du développement local, l’Axe 1 de votre PRD les consacre d’ailleurs. Quelles sont les actions déjà menées dans ce sens par le Conseil régional ?

La collaboration avec le Laboratoire Citoyennetés s’inscrit dans cet axe précis pour beaucoup plus de visibilité des actions que nous menons. Pour ce qui est de la gouvernance, comme vous le savez, nos sessions sont ouvertes au public, nos portes sont grandement ouvertes à qui le veut. Nous ne sommes pas des donneurs de leçons, mais nous accueillons positivement toutes les critiques qui nous aident à améliorer ce que nous faisons. Et quand on est gestionnaire des ressources publiques, il est bon que tout le monde sache leur destination. Je pense que nos réalisations sur le terrain nous permettent d’être sereins par rapport à ces questions.

Les défis de la région étaient déjà assez nombreux, à savoir les questions de santé, d’éducation, d’eau et d’assainissement. À cela est venue s’ajouter l’insécurité. Comment surmonter tout cela ?

Les défis sont nombreux, mais chaque acteur a son rôle. Vous avez parlé de la question de l’eau et de l’assainissement, les délibérations que nous avons eues à la dernière session nous autorisaient à signer un protocole de partenariat avec l’ONG Solidarités International, qui agit dans le secteur de l’eau, de l’hygiène et de l’assainissement. Et cette signature est prévue pour le vendredi 19 avril 2019 à Ouagadougou. C’est vous dire que des actions sont déjà en train d’être menées. Maintenant, pour ce qui est de la question sécuritaire, chacun a son rôle comme je l’ai dit. Le Conseil régional a pour mission d’organiser et de promouvoir le développement socio-économique de la région du Sahel. C’est ça notre mission et nous nous y attelons. Les autres acteurs de la vie nationale vont s’occuper des domaines qui les concernent.

En tant que premier responsable d’une si importante collectivité, comment vivez-vous cette situation d’insécurité ?

Je n’ai pas besoin de vous dire comment je vis cette situation. Vous le savez. Lorsqu’il y a des pertes en vies humaines, lorsqu’il n’est pas possible à certaines personnes d’accéder à leur domicile, lorsqu’il n’est pas possible pour des acteurs économiques de circuler librement et de rejoindre leurs lieux de travail, comprenez que c’est extrêmement difficile à vivre. Mais ce n’est pas pour autant que la vie doit s’arrêter. C’est pour cela que nous nous organisons pour faire face à cette situation par l’organisation des communautés pour une résilience face à l’insécurité et à l’extrémisme violent.

Quel appel avez-vous à lancer pour terminer ?

Si j’ai un appel à lancer, c’est aux frères et sœurs de la région du Sahel, c’est de leur rappeler que personne ne viendra faire leur bonheur à leur place. Ils demeurent les principaux acteurs de leur propre bonheur. Je les invite alors à s’impliquer dans les différents chantiers de développement qui peuvent concourir à les faire sortir de la situation dans laquelle ils se trouvent.

Romuald Windenonga OUEDRAOGO, Observateur Civitac, Dori

     

 

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