Burkina Faso/Boucle du Mouhoun : mise en place et formation des membres de l’ODEPREGECC à Poura

Le lundi 18 novembre 2024, Momini SAWADOGO, le PDS, a procédé à l’installation de l’Observatoire départemental de prévention et de gestion des conflits communautaires (ODEPREGECC). A l’issue de l’installation de la structure, les membres ont bénéficié d’une formation qui a commencé le lundi 18 novembre et pris fin le mercredi 20 novembre 2024. L’atelier a été possible grâce à l’accompagnement financier de PREGOLS et de l’ONG ‘’Terre et Paix’’.

Pendant ces trois jours, huit modules ont été dispensés aux participants afin de leur permettre de faire face à la mission qui leur sera confiée. Parmi les présentations qui ont été livrées, on peut citer : la présentation sur l’état des lieux des conflits communautaires au Burkina Faso ; le module sur les techniques d’analyse des conflits ; l’exposé sur les techniques de prévention et de gestion des conflits. L’ODEPREGECC de Poura est composé de 17 membres issus de la mairie, des FDS, de certains services techniques, des notabilités coutumières et religieuses, des ONG et OSC.

Juliette OUÉDRAOGO, conseillère en droit humain, chef de département en charge de la formation au Secrétariat permanent de l’Observatoire national de prévention et de gestion des conflits communautaires, donne les raisons qui ont concouru à la création de l’ONAPREGECC et de ses démembrements : « Tout est parti du constat qu’à partir d’un certain moment cette dynamique, qui était que, lorsqu’il y avait un conflits, des différends ou des mésententes entre les communautés et même entre des individus, on parvenait toujours à trouver un terrain d’entente, à apaiser la situation et à reprendre la cohabitation pacifique. Mais, à partir d’un moment, cet ordre a été inversé. Le Gouvernement a été donc alerté sur la nécessité et l’urgence de revoir le domaine de la prévention et de gestion des conflits communautaires. Cette réflexion a abouti à la création de l’Observatoire national de prévention et de gestion des conflits communautaires. » Juliette OUÉDRAOGO va plus loin et marque sa satisfaction par rapport aux objectifs de la formation, qui sont atteints : « Les échanges étaient d’une certaine qualité. Les participants étaient intéressés par ce qui se disait. Il y a également le plan d’action élaboré par les participants qui est assez consistant. »

Avant l’arrivée de l’ONAPREGECC, des entités comme la chefferie coutumière et les religieux étaient habitués à gérer souvent des conflits communautaires. Sa Majesté Kémazan Michel NIGNAN, le chef de Poura, ayant pris part à la formation, donne son appréciation : « Ce sont des formations dont nous avons besoin, parce qu’à chaque fois qu’il y a des soucis ici, nous sommes au-devant pour essayer de gérer un tant soit peut ces conflits-là. Lorsque nous avons des renforcements de capacités dans ce sens, ça va nous permettra de maîtriser le mécanisme pour pouvoir arriver à bout de ces conflits. »

La nouvelle structure qui vient d’être installée est présidée par Momini SAWADOGO, le PDS, ayant également participé à la formation de trois jours. Il apprécie le déroulement de l’atelier : « Nous sommes réunis à la mairie de Poura pour une formation des membres de l’ODEPREGECC, chargé de la prévention et de la gestion des conflits communautaires. Il faut dire que ces structures ont été mises en place il y a longtemps, depuis 2016. Mais on a constaté qu’elles ne fonctionnaient pas, donc c’est une redynamisation de ces structures pour qu’elles puissent être efficaces sur le terrain. Les trois jours de formation nous ont permis de recenser les causes, de les analyser et, ensemble, de trouver des solutions lorsque des conflits surviendraient dans notre commune. »

Dans le déroulement du plan d’action qui a été élaboré par les participants, il est prévu dans les mois à venir l’installation des Observatoires villageois de prévention et de gestion des conflits communautaires (OVPREGECC). Ces structures villageoises se chargeront de prévenir et de gérer les éventuels conflits qui surviendraient dans leurs villages respectifs. Il est également prévu des rencontres de sensibilisation avec les leaders d’opinions, des émissions radiophoniques à la radio municipale de Poura, des jeux publics, etc.

Mamadou SORÉ, Observateur Civitac, Poura/Fara

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