Bonne gouvernance : Le REN-LAC rend public son rapport 2023 sur l’état de la corruption au Burkina Faso
Le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) a présenté à l’opinion publique, ce 26 novembre 2024, les résultats du rapport 2023 sur l’état de la corruption au Burkina. La présentation de ce rapport a eu lieu au Centre Cardinal-Paul-ZOUNGRANA, en présence des acteurs de la société et de la presse. La production de ce rapport vise à attirer l’attention des différentes institutions, ainsi que des usagers sur la pratique de la corruption qui demeure préoccupante dans notre pays.
La lutte contre la pauvreté passe nécessairement par une bonne gestion des biens publics, et la bonne gouvernance. Convaincu de la place primordiale de la bonne gouvernance dans le développement du Burkina, le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) continue de faire de la lutte anti-corruption son cheval de bataille. C’est ce qui justifie sa production de rapport annuel sur l’état de la corruption au Burkina Faso. Si le rendez-vous de 2022 a été manqué, le pari de la production du rapport 2023 a été relevé grâce à l’accompagnement financier du programme FASOVEIL.
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Le sondage sur la perception de la corruption s’est déroulé du 17 novembre au 9 décembre 2023 et a concerné 2 883 personnes réparties dans 13 villes (12 chefs-lieux des régions administratives du Burkina Faso, hormis les villes de Dori et de Pouytenga). Il ressort des résultats de cette étude que la Police municipale occupe la première place en tant que service public le plus corrompu avec un taux de 52,21 % des personnes enquêtées. La Douane occupe la seconde place avec 38,17%, et de la Police nationale referme le trio de tête avec 24,03%.
Le Secrétaire exécutif du Réseau national de lutte anti-corruption, Sagado NACANABO, a relevé que l’état de la corruption est en baisse comparativement aux années précédentes. « L’indice synthétique de perception de la corruption calculé à partir de perceptions des enquêtés sur la fréquence et l’évolution du phénomène est donc passé de 71 points en 2021 à 40 points en 2023, ce qui représente une baisse de 31 points. Néanmoins, en ce qui concerne des expériences pratiques de corruptions vécues par les usagers de la Fonction publique, le phénomène reste constant. Mais cette baisse ne fait pas que la corruption n’est plus un sujet de préoccupation, parce qu’encore aujourd’hui, et même avec cette baisse, près de 7/10 de Burkinabè pensent que la corruption est fréquente et très fréquente », prévient-il.
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Pour le Secrétaire exécutif du RENLAC, Sagado NACANABO, la principale cause de la corruption est la faiblesse de l’intégrité des agents qui s’adonnent à cette pratique. « Cette cause-là, elle est capitale parce que, lorsque quelqu’un manque d’intégrité et se retrouve en possession d’une parcelle de pouvoir, il va pratiquer la corruption. Ensuite l’impunité. Lorsqu’on a des dénonciations, lorsqu’on a des preuves, les sanctions ne sont pas à la hauteur des fautes qui sont commises. Si x et y ont fait et on les a jugés avec des sanctions minimes, pourquoi moi aussi, je ne le ferais pas ? » interroge-t-il.
A la lumière de ce rapport, le RENLAC a formulé des recommandations à l’endroit des différents acteurs pour une lutte anti-corruption plus efficiente. Ainsi le Réseau national de lutte anti-corruption invite :
• le Gouvernement à traduire le discours anti-corruption en actes politiques concrets à travers l’exemplarité, la transparence et la redevabilité dans la gestion les affaires de l’État ;
• les parlementaires à renforcer le contrôle de l’action gouvernementale en s’assurant le strict respect des règles ;
• la Justice à poursuivre son assainissement en engageant des procédures sur les acteurs sur qui pèsent des suspicions de corruption ;
• les acteurs non-étatiques à poursuivre le contrôle citoyen de l’action publique en renforçant les dénonciations, les interpellations.
Le chargé du projet FASOVEIL, Babou ZIO, revient sur la relation entre les deux structures. « Le RENLAC est un des partenaires du projet FASOVEIL engagé dans la lutte contre la corruption dans le projet Telinea, qui signifie la droiture. Et dans ce projet, le RENLAC poursuit sa lutte contre la corruption dans deux secteurs, à savoir la sécurité et le transport, notamment sur les axes routiers et dans l’organisation du permis de conduire. Parallèlement, le Laboratoire Citoyennetés a engagé, dans le cadre du projet FASOVEIL, un appui pour que le RENLAC puisse produire son rapport annuel sur l’état de la corruption au Burkina Faso », précise-t-il.
Yves Joël YANOGO, Observateur Civitac, Ouagadougou
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