Prévenir les conflits communautaires à Tenkodogo : un pas vers la cohésion sociale
Le département de Tenkodogo, au cœur de la région du Centre-Est du Burkina Faso, a abrité, les 2 et 3 décembre 2024, une session ordinaire de l’Observatoire départemental de prévention et de gestion des conflits communautaires (ODPREGECC). Cette session, organisée dans la salle de réunions du Haut-Commissariat de Tenkodogo, a vu la participation de leaders coutumiers, religieux, responsables administratifs et autres acteurs locaux, sous l’égide de Constantin DABIRÉ, Haut-Commissaire du Boulgou, et de Sami Bérenger PODA, préfet de Tenkodogo et président de l’Observatoire.
Un contexte marqué par les conflits communautaires
Le Burkina Faso fait face, depuis plusieurs années, à une recrudescence des conflits communautaires. Ceux-ci, souvent liés au foncier, aux tensions entre agriculteurs et éleveurs, ou encore aux disputes de chefferie traditionnelle, fragilisent le vivre-ensemble et la cohésion sociale. En réponse à cette problématique, le Gouvernement burkinabè a institué, en 2015, l’Observatoire national de prévention et de gestion des conflits communautaires (ONAPREGECC) et ses démembrements locaux, dont l’ODPREGECC de Tenkodogo.
Pour cette session ordinaire, l’accent a été mis sur l’analyse des conflits survenus au cours de l’année 2024, avec un bilan de 32 incidents répertoriés dans le département, dont 19 liés au foncier. Ces chiffres, selon les participants, témoignent d’un déséquilibre entre les normes coutumières et modernes, un défi récurrent dans la gestion locale des terres.
Des travaux soutenus par Enabel
Le rôle de l’Agence belge de développement (Enabel) a été déterminant dans la tenue de cette session. Selon Bruno KÉRÉ, chargé du projet de prévention et de gestion des conflits au sein d’Enabel, ces initiatives s’inscrivent dans le cadre du portefeuille 2023-2027, signé entre le Burkina Faso et le Royaume de Belgique. Ce partenariat vise à renforcer la résilience des communautés en promouvant des mécanismes locaux de prévention et de gestion des conflits.
« Tout espace de dialogue est une opportunité pour consolider la cohésion sociale. Les conflits fonciers arrivent en tête dans nos zones d’intervention, suivis des tensions entre agriculteurs et éleveurs. Ces sessions statutairement prévues permettent de mieux comprendre les dynamiques locales et d’identifier des solutions adaptées », a-t-il souligné.
Des recommandations pour une gestion durable
Les échanges ont abouti à plusieurs recommandations pour apaiser les tensions communautaires :
• Sensibiliser les populations, notamment agriculteurs et éleveurs, à l’importance du vivre-ensemble et de la tolérance mutuelle ;
• Renforcer les mécanismes locaux de gestion foncière et des conflits communautaires ;
• Respecter et faire appliquer la législation foncière ;
• Sécuriser les zones de pâturage et matérialiser les pistes de transhumance.
Pour le Koulpel-Naaba, membre influent de l’ODPREGECC, il est essentiel de renouer avec les pratiques traditionnelles de résolution des conflits. « Nos racines détiennent des clés pour gérer certains problèmes communautaires. Il est crucial d’en tenir compte tout en s’adaptant aux réalités modernes », a-t-il déclaré.
Vers un avenir apaisé
Cette session, riche en débats et en propositions, marque un pas significatif dans la quête d’une paix durable à Tenkodogo. La cartographie des conflits et la méthodologie consensuelle élaborées devraient servir de base pour une gestion proactive et inclusive des tensions à venir.
Le défi demeure toutefois immense. Mais avec l’engagement des acteurs locaux, le soutien des partenaires comme Enabel et une sensibilisation accrue des populations, Tenkodogo pourrait devenir un modèle de coexistence pacifique au Burkina Faso.
W. Augustin SANDWIDI, Observateur Civitac, Koupéla
Partager sur :
Le lundi 13 janvier 2025, le Gouvernorat de la région du Sahel a été le théâtre d’une cérémonie solennelle marquant la passation de service entre le Lieutenant-colonel Rodolphe SORGHO, Gouverneur (…) Lire la suite
Le Centre Universitaire de Dori a reçu, le lundi 13 janvier 2025, la visite du ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, le Pr Adjima THIOMBIANO. Une rencontre (…) Lire la suite
L’Institut supérieur de Génie électrique du Burkina Faso (ISGE-BF) ouvre, du 16 au 18 janvier 2025, ses portes aux élèves en classe de Terminale des établissements de la ville de Ouagadougou. Au (…) Lire la suite