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Association Monde Scolaire : éduquer des jeunes de la région du Nord à l’utilisation des réseaux sociaux

Il n’est pas rare d’entendre de nos jours, parlant des jeunes, les expressions « Génération tête baissée », ou encore « Génération Android ». En effet, à longueur de journée, ces jeunes manipulent leurs téléphones portables (Smartphones) pour naviguer sur Facebook ou s’envoyer des messages par WhatsApp ou via d’autres plateformes de réseaux sociaux. Cependant, on constate de leur part une non-maîtrise de ces espaces d’animation et de communication, ce qui les expose à d’énormes situations inconfortables dont ils n’ont très souvent pas conscience. Pour y parer, l’Association Monde Scolaire, qui œuvre dans le milieu jeune, initie un projet d’éducation aux médias des jeunes des communes de Titao, de Lèba et de Tangaye avec le soutien financier de la Coopération suisse à travers le programme DEPAC-2 et l’accompagnement technique du Laboratoire Citoyennetés, afin d’amener ces jeunes activistes à utiliser utilement ces réseaux sociaux en faisant la promotion des activités de développement des collectivités territoriales. Comment les responsables de ces collectivités accueillent-ils ce projet ? Qu’est-ce qui a poussé Adama SOUGOURI à avoir l’idée d’un tel projet ? Civitac est allé à sa rencontre.

D’où vous est venue l’idée d’éducation aux médias ?

La question de l’éducation aux médias des jeunes est une question qui se pose avec acuité de nos jours, parce que l’utilisation que l’on fait des nouveaux médias laisse à désirer. Non pas parce que ces médias sont mal utilisés, mais parce que tout simplement il y a une frange importante de la jeunesse qui ne maîtrise pas leur utilisation, et qui ne sait pas exactement à quoi elle s’expose en les utilisant. Il était donc bon d’essayer d’initier des activités dans le sens de l’interpellation et de la sensibilisation à l’endroit de cette jeunesse, pour qu’elle comprenne que, si les réseaux sociaux existent et qu’on y a accès, il y a un certain nombre de règles déontologiques qu’il faut respecter quand on veut vraiment les utiliser. C’est ce qui guide en quelque sorte notre démarche, et de l’autre côté, ce sont des médias qui ont de l’importance capitale dans l’information de la population et surtout de la population jeune, parce que les jeunes, de nos jours, sont vraiment accrochés aux réseaux. Nous nous sommes dit que comme il y a un problème sérieux de la participation des jeunes à l’interpellation et au développement des communautés, on pouvait les approcher pour qu’ils utilisent ce même canal pour parler de développement de leur collectivité, interpeller l’élu local, interpeller la population, et s’interpeller soi-même sur ce qu’on peut faire ensemble pour le développement de notre collectivité.

Comment les élus ont-ils accueilli ce projet ?
Nous avons été surpris de l’accueil que les responsables des différentes mairies ont réservé à cette initiative ; ils l’ont tous accueillie avec joie et avec intérêt, et surtout après notre exposé sur ce que nous envisageons de faire comme activité dans les différentes collectivités à travers la démarche que nous avons arrêtée. Les élus ont accepté de s’engager à nous accompagner dans la mise en œuvre de ce projet, ce qui est très important pour nous. Ils ont vite vu là où ce projet pourrait les amener parce qu’ils sont, eux-mêmes, conscients que les séances de formation avec la jeunesse sont difficiles, mais à travers ce qui sera fait cela va leur permettre d’être plus proches de leurs jeunes et de prendre aussi en considération leurs préoccupations dans le développement de leur collectivité. C’est le lieu pour moi de saluer les différents maires, notamment ceux de Tangaye, de Titao et de Lèba, qui ont accepté de nous accompagner. J’espère qu’on aura de bons résultats.

Qu’est-ce qui sera fait concrètement sur le terrain ?
Il y a d’abord ce plaidoyer que nous avons fait auprès des différentes communes ; ensuite il y aura la sélection : dans chaque commune on sélectionnera 20 jeunes qui sont déjà dans l’utilisation des réseaux sociaux et que nous allons former dans les différentes communes. Il y a déjà des points focaux qui vont suivre le travail dans les communes. A l’issue de la sélection des jeunes, il y aura une formation à l’utilisation saine de ces réseaux sociaux et également une formation sur la manière dont les jeunes peuvent utiliser ces canaux pour interpeller les élus locaux et pour faire des propositions d’idées pour le développement de la commune. La troisième étape va consister à rassembler tous ces jeunes pour que, ensemble, nous puissions faire une capitalisation de ce qu’on a pu faire, ce qu’on a pu envoyer comme interpellation, ce que cela a suscité comme réaction et ce que cela induit comme changement. A la fin, nous essayerons de voir s’il est possible d’étendre la formation dans d’autres communes.

L’avis des autorités communales sur ce projet.

Pour le maire de la commune de Lèba, Amadé Mikinaam OUÉDRAOGO : « C’est une très belle initiative qui est portée par l’Association Monde Scolaire. En effet, nous pouvons dire que c’est quelque chose que nous attendions parce que, véritablement, les jeunes sont toujours sur les réseaux sociaux, et tout le monde sait de nos jours que les réseaux sociaux sont un canal par lequel toutes les informations passent. Nous nous demandions comment il fallait faire pour amener les jeunes à promouvoir les activités de développement de la commune, comment les faire participer à la gouvernance. C’est donc une chance pour nous que l’association AMS se tourne vers nous pour répondre à ces questions, toute chose qui permettra la participation des jeunes à nos travaux, qui bénéficieront désormais d’une plus grande visibilité. Donc, nous pensons que le projet est bon, et nous allons appuyer l’AMS pour que son projet soit une réussite totale. »

Selon Inoussa SAWADOGO, Secrétaire général de la mairie de Titao : «  Nous avons effectivement suivi la présentation du projet, et nous pensons que la commune gagne à plus d’un titre. D’abord c’est un projet qui envisage de former des jeunes pour l’utilisation des réseaux sociaux (Facebook, WatsApp). Cela va permettre à la jeunesse de savoir que c’est un outil qui, certes, a des avantages, mais peut aussi créer des problèmes si l’utilisation n’est pas faite de façon à respecter un certain nombre de règles. Donc la jeunesse va gagner, et si elle gagne, c’est la commune qui gagne. L’autre volet, selon la présentation, est de mettre l’accent sur la redevabilité ; cela va aussi renforcer l’accès communicationnel de la mairie. Je pense que l’un dans l’autre, nous gagnons tous. C’est une opportunité qui vient à point nommé, car cela faisait partie du Plan communal de développement (PCD). Mais compte tenu de la modestie de nos moyens, nous n’avons pas pu le mettre en œuvre. Il permet à la commune de mener ses activités prévues et de donner plus de visibilité à ce qu’elle fait, car, parfois, nous travaillons mais les populations ne suivent pas exactement ce que nous faisons. Cette opportunité, nous la saisissons pour plus de visibilité de nos actions. Pour cela nous remercions l’association pour cette belle initiative, et disons notre satisfaction et notre disponibilité à accompagner le projet jusqu’à ce qu’il arrive à ses fins. »


Quant au maire de Tangaye, Issa NYAMPA, il dit : « J’avais mis l’accent sur la communication dès le départ, surtout sur la bonne communication.  » Pour lui ce projet est le bienvenu dans sa commune car il était attendu. En effet, selon lui, quand lui et son équipe sont arrivés à la municipalité, une des priorités était d’impliquer les jeunes dans les actions du développement, et cela pouvait se faire à travers la communication par exemple. «  Les réseaux sociaux sont aujourd’hui de bons canaux de communication, qui pourront être utilisés au profit des collectivités. Nous accueillons ce projet à bras ouvert et nous sommes disponibles pour l’accompagner. »

Au total, les responsables des communes sont favorables à l’exécution des activités du projet. Ces 60 jeunes des trois communes du Nord qui seront formés à l’utilisation saine des réseaux sociaux participeront donc à l’animation de la plateforme Civitac, et cela au profit de leur commune et de la région en général.

Boris Wend-La Sida OUÉDRAOGO, Observateur Civitac, Ouahigouya

     

 

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Du 02 au 03 février 2024.

Atelier bilan sur la mise en œuvre de l’axe 1 de DEPAC-3 avec les collectivités territoriales partenaires du programme les plus touchées par la crise sécuritaire

Jeudi 11 janvier 2024 à Ouagadougou

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