Les 2 et 3 septembre passés, le forum régional des enfants de l’Est s’est déroulé sous le thème « Protection de l’enfant dans un contexte de violence et d’insécurité grandissante ». Organisé par l’ONG Christian Children’s Fund of Canada (CCFC) et ses partenaires, ce forum avait pour objectif de créer un cadre d’expression et de partage d’expérience pour les enfants de la région engagés dans le processus de mise en œuvre de la redevabilité sensible à l’enfant. Il s’est aussi agi d’engager et d’encourager les enfants leaders de la région dans des activités communautaires afin de stimuler leur esprit de service civique et citoyen.

Présente au Burkina Faso depuis 1987, CCFC intervient dans les secteurs de soutien direct à l’éducation, la promotion de la santé holistique, la promotion de la participation des enfants et des jeunes et la promotion de l’équité dans le genre. Depuis 2010, CCFC et ses partenaires (OCADES, Centre pour la gouvernance démocratique et le Secrétariat permanent du Conseil national pour l’Enfance), regroupés en Alliance, ont pu conduire des actions de plaidoyer auprès des Nations unies qui ont, entre autres, permis l’adoption de l’ODD 16.2. Celui-ci vise à éradiquer les violences faites aux enfants dans le monde sous toutes ses formes.

C’est suite à cette expérience réussie que l’Alliance a conçu et lancé un mécanisme dénommé « Redevabilité Sensible à l’Enfant ». Et pour le représentant de la Directrice régionale de CCFC, la redevabilité sensible à l’enfant est une approche qui promeut la participation active des enfants ; la participation des enfants dans la mise en œuvre de l’objectif de développement cité plus haut. Ce mécanisme concerne tous les enfants de 13 à 17 ans agissant pour les intérêts de tous les autres enfants de 0 à 17 ans. Il s’agit ainsi d’enfants modèles dont le comportement inspire leurs pairs.

Afin de faciliter l’organisation du forum national, des fora régionaux devront être organisés dans toutes les régions où l’initiative est conduite, d’où celui de la région de l’Est. C’est donc à travers un panel animé par Serge COMBARY, Directeur provincial de l’Action sociale du Gourma, et d’autres acteurs de la protection de l’enfant, que la trentaine d’enfants leaders ont pu discuter sur le thème, ce qui a abouti à une session plénière leur permettant de formuler un document synthèse, assorti de recommandations, qu’ils ont adressé aux autorités et aux différents acteurs œuvrant dans le domaine de l’enfance.

Par la voix de leur représentante, Sophie Mélaine SANDWIDI, les enfants ont exprimé leur désir d’être intégrés à la prise de décisions concernant leur devenir dans un contexte d’insécurité permanente, d’où ce passage dans son discours : « Mais nous, personne ne nous interroge pour savoir ce que nous pensons. » On comprend alors que la jeune génération a un rôle important à jouer dans la construction de l’édifice du développement humain et social. Le droit à la participation et à la liberté reconnu aux enfants doit à présent être utilisé pour leur permettre de s’exprimer librement sans crainte. Les enfants leaders, à la fin de l’activité, ont adressé des messages aux autorités locales portant sur la réduction des écoles sous paillote, l’amélioration des cantines scolaires, l’éradication du mariage d’enfants, le rapt des filles, etc. Par ailleurs, ces derniers ont aussi été interpellés sur leurs rôles à jouer en tant que enfants. Des enfants disciplinés et respectueux des lois afin d’être des citoyens modèles.

C’est par un reboisement et la visite du baobab sacré de Fada que les portes du forum régional des enfants de la région de l’Est se sont refermées avec plein de satisfaction.

Fanta DRABO, Observatrice Civitac, Fada N’Gourma