Assainissement dans la ville de Ouahigouya : « Des efforts sont faits pour atteindre des objectifs satisfaisants », dixit Issouf BOLY
A l’instar des autres villes du Burkina Faso, Ouahigouya voudrait un jour se comparer à Kigali, la ville la plus propre de l’Afrique. Pour ce faire la mairie de Ouahigouya, à travers sa direction technique en eau, assainissement et salubrité publique, met en œuvre des actions qui pourront lui permettre un jour d’être une ville de référence en matière d’assainissement. Nous avons rencontré M. Issouf BOLY, Directeur Eau, Assainissement et Salubrité Publique de la mairie de Ouahigouya, pour qu’il nous parle des activités en cours dans son service.
Parlez-nous des activités que vous réalisez au sein de votre service.
La commune de Ouahigouya a plusieurs partenaires dans la réalisation de ses activités. Dans notre direction, la Coopération Chambérie est actuellement le partenaire technique qui nous accompagne dans la réalisation du projet de pré-collecte et la valorisation des ordures ménagères au niveau des cinq secteurs traditionnels, notamment les secteurs 5, 6, 7, 8, 9 de la ville de Ouahigouya. Avec elle nous avons identifié trois associations (Vénégré Nooma-AVN ; Bayiri Noma Ville Propre-ABNVP ; Association pour la Promotion de l’Hygiène et de l’Assainissement-APASH) qui ont été retenues dans le cadre d’un appel à projets pour la réalisation de ce projet pilote. Chaque association a une zone d’intervention dans la zone du projet. Ces associations sont actuellement sur le terrain pour la pré-collecte des ordures ménagères au niveau des secteurs. En plus de cela, d’autres partenaires veulent monter des projets dans le domaine de l’assainissement. Des études de faisabilité de ces projets sont en cours de réalisation. Il y a surtout une étude sur l’état des lieux des ordures ménagères qui est lancée, une étude d’impact environnementale sur la réalisation d’un centre d’enfouissement à Sodin, une étude de faisabilité pour la construction d’une unité de compostage et une autre de faisabilité de la construction d’une unité de compactage des sachets plastiques et des cartons. Les partenaires veulent donc terminer ces études afin de postuler avec l’AFD un financement pour la réalisation de ces infrastructures.
Comment, de nos jours, appréciez-vous l’assainissement dans la ville de Ouahigouya ?
Nous ne pouvons pas affirmer que la ville de Ouahigouya est 100% assainie, cependant nous observons que des efforts sont fournis dans ce sens. Il y a de nos jours des actions de sensibilisation qui sont faites grâce au soutien des partenaires techniques et financiers tels que le PAAMU, piloté par l’ONEA et la mairie. Il y a également les travaux de Haute intensité de main-d’œuvre dans ses composantes Banque mondiale et mesures sociales gouvernementales, et la mairie aussi avec ses services de collecte des ordures. Il faut noter que plus de 30 tonnes d’ordures sont produites par jour dans la ville de Ouahigouya. En 2017, la ville de Ouahigouya regorgeait au moins de 16 dépotoirs sauvages, aujourd’hui il n’en reste que quatre (4), ce qui est le signe qu’un travail est fait dans ce sens. Le canal qui était mis à l’index et qui est à l’origine du sujet journalistique ‘’Ouahigouya ville poubelle’’ n’existe plus. Une fois arrivé sur les lieux de nos jours, vous ne pouvez pas vous rendre compte que c’était un dépotoir. L’assainissement demande beaucoup de moyens et le budget communal alloué à l’assainissement est faible. C’est d’ailleurs une difficulté que toutes les communes vivent. Nous avons donc besoin d’accompagnement et d’engagement pour l’atteinte d’objectifs satisfaisants.
En quoi consiste le projet HIMO et quelles sont ses actions sur le terrain ?
Le projet Haute intensité de main-d’œuvre consiste à mener des actions dans le sens de rendre la ville plus propre. On a le projet HIMO Banque Mondiale qui a débuté en 2015 et a pris fin en 2017, puis le projet HIMO mesures sociales gouvernementales a été lancé. Dans le cadre de ce projet 300 jeunes et femmes dont l’âge est compris entre 16 à 37 ans ont été recrutés. Ils ont commencé les travaux d’assainissement sur le terrain depuis le 15 septembre.
Comme activité des jeunes HIMO, il y a le curage des caniveaux, le désherbage des services techniques déconcentrés de l’État, l’élagage des arbres au niveau des axes de la ville et aussi le bouchage des nids de poule sur les voies, les ramassages des tas d’immondices qui se créent dans la ville, etc. Ce sont là, entre autres, les activités que les jeunes HIMO effectuent sur le terrain.
Quelle est la part de la population dans cette lutte contre l’insalubrité publique ?
A ce niveau il faut noter qu’il y a toujours des difficultés dues au fait qu’il y a des personnes qui sont toujours accrochées à cette ancienne méthode de gestion des déchets ménagers. Ces derniers croient pouvoir transformer les déchets devant leurs portes en compost pour leurs champs. Ouahigouya étant une ville, il est difficile de faire l’élevage domestique. C’est pourquoi la mairie, avec ses partenaires, a identifié un site qui sera transformé en aire d’élevage pour permettre aux populations d’y envoyer leurs animaux. Plusieurs personnes adhèrent aux sensibilisations tandis que d’autres restent fidèles à leurs vieilles habitudes.
Quelle méthode la mairie adopte-t-elle pour le contrôle d’hygiène dans les lieux publics ?
Pour une ville propre et une population en bonne santé, la mairie a mis en place la police d’hygiène. La police d’hygiène est créée au niveau de la commune pour amener la population à respecter les règles d’hygiène au niveau des ménages, dans les restaurants, les boulangeries, les maquis, c’est-à-dire tous ceux qui manipulent les denrées alimentaires. Pour vivre et travailler il faut la santé, et la commune est le premier responsable de la santé de ses citoyens. La police d’hygiène est donc mise en place pour sensibiliser les populations, pour un changement de comportement vis-à-vis de l’hygiène alimentaire. Cette police d’hygiène est formée de 12 membres, dont 2 au niveau de la gendarmerie, 2 au niveau de la police nationale, 2 au niveau de la police municipale, 2 au niveau de l’environnement, 1 au niveau de la brigade des sapeurs-pompiers, 1 au niveau des services techniques de la mairie, 1 représentant du district sanitaire. Ce service est opérationnel depuis décembre 2018. Le ministère de la Santé a mis à la disposition de la commune un hygiéniste pour accompagner la police d’hygiène. Il a pris service depuis décembre 2018, et les activités de sensibilisation sont en train de se mener sur le terrain. Il y a également des communiqués qui sont en train de passer dans les radios pour signifier la présence d’une police d’hygiène dans la commune et informer que cette police sera bientôt sur le terrain.
Quel appel avez-vous à lancer à l’endroit des populations ?
Pour atteindre un objectif de zéro ordures à Ouahigouya, il faut que les premiers responsables, notamment le maire et ses conseillers, se mettent devant, accompagnent des services techniques, car cela peut motiver la population à s’impliquer. Cependant, nous appelons tous les leaders religieux comme coutumiers, les personnes ressources de la ville à s’engager avec la mairie à une sensibilisation pour le changement de comportement pour une ville propre et une population en bonne santé.
Propos recueillis par Boris Wend-La Sida OUÉDRAOGO, Observateur Civitac, Ouahigouya
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