Centre-Ouest : la Coopération suisse fait une analyse de son partenariat avec des collectivités territoriales

Une équipe de la Coopération suisse a effectué, les 18 et 19 février 2020, des rencontres d’échange avec les mairies de Koudougou, Kordié, Poa et le Conseil régional du Centre-Ouest, tous partenaires du programme d’Appui à la Décentralisation et à la Participation Citoyenne (DEPAC-2). Ces rencontres visaient, pour la Coopération suisse, non seulement à mieux appréhender le mode de fonctionnement de ses partenaires dans la région du Centre-Ouest, mais aussi à faire le point sur les risques qui pourraient entraver la bonne marche de ce partenariat. L’équipe de l’Etablissement public communal pour le développement (EPCD) de Koudougou était également aux côtés de celle de la Coopération suisse pour cette mission.

Le programme DEPAC, initiative de la Coopération suisse, et dont la phase 2 a été enclenchée en 2018, est mis en œuvre dans quatre régions du Burkina Faso, à savoir le Centre-Ouest, l’Est, le Nord et le Sahel. Le Laboratoire Citoyennetés, la CADEPAC et Helvetas sont les trois mandataires en charge de sa mise en œuvre aux côtés d’associations et de collectivités territoriales. Pour ce qui est des collectivités dans la région du Centre-Ouest, les communes de Poa, de Pouni, de Kordié, de Koudougou, de Sapouy et le Conseil régional sont celles retenues pour bénéficier des actions du programme. Un partenariat qui ne manque cependant pas de présenter quelques risques qu’il faut travailler à minimiser pour la réussite effective du programme.

Identifier les potentiels risques dans le partenariat
Afin d’identifier les éventuels risques, chaque partenaire rencontré a dû fournir des réponses à une série de questions soumises au préalable par la Coopération suisse.

Les échanges avec la mairie de Koudougou.

Il s’agit, entre autres, des généralités sur le partenaire, son expérience dans le secteur d’activité qu’il mène, le volume des ressources qu’il gère, les outils de gestion technique et financière qu’il utilise (manuel de procédures, canevas de suivi, principe de double signature). Il a été question également de connaître les partenaires techniques et financiers avec lesquels la collectivité a travaillé, les exigences des contrats signés avec ces derniers et comment elles ont pu être respectées.

La gestion de la comptabilité aura été le point qui a cristallisé l’attention dans les échanges. Ont été évoquées les questions sur les signataires des chèques émis, la disponibilité d’un responsable chargé de la comptabilité et d’un logiciel comptable, la fiabilité et la conformité du système comptable aux normes et principes généralement admis, le traitement réservé aux pièces comptables, l’existence d’audit des comptes.

Tout comme avec la mairie de Koudougou, les échanges se sont bien déroulés avec celle de Kordié.

A cela s’ajoutent les points d’insuffisance qui peuvent affecter la gestion des ressources de projets, tout ce qui peut remettre en cause l’image de la collectivité ou de la Coopération suisse, l’expérience des contrôles de gestion de projets et les perspectives après le projet.

Une démarche très appréciée par l’ensemble des acteurs rencontrés
Du maire de Koudougou, en passant par celui de Kordié et le Secrétaire général du Conseil régional du Centre-Ouest, tous ont été unanimes quant à la pertinence de cette démarche de la Coopération suisse. Pour le maire de Kordié, Bazoin BAKO, les échanges sont à apprécier positivement en ce sens que cela leur a permis de se rendre compte de leurs insuffisances et d’entrevoir des pistes de solution afin d’engranger, à l’avenir, de meilleurs résultats. Judicaël KAFANDO, Secrétaire général du Conseil régional du Centre-Ouest, a, quant à lui, dit être très satisfait de la démarche du partenaire. « C’est un cadre d’échange qui nous permet de revisiter la démarche de la Coopération suisse et les procédures de fonctionnement. Ça a été une occasion pour nous de partager les expériences et de recueillir d’autres informations qui pourront nous permettre de nous corriger dans la mise en œuvre des activités du partenaire », a confié le Secrétaire général.

La mission de la Coopération suisse s’est achevée au Conseil régional.

À l’issue de ces différentes rencontres, Aïcha THIOMBIANO, chargée de programme à la Coopération suisse, s’est réjouie du déroulement des échanges qui, pour elle, ont été fructueux. « On a rencontré des acteurs assez ouverts qui nous ont parlé des difficultés qu’ils rencontrent. Et on a essayé ensemble d’identifier des pistes de solution pour améliorer leur fonctionnement », a-t-elle dit avant d’exprimer toute la satisfaction de la Coopération suisse, de son partenariat avec ces collectivités. Un partenariat qui, selon elle, est au beau fixe, et elle ose espérer que ça va se poursuivre dans cette dynamique. Quant aux informations recueillies, elle a expliqué que des rapports seront faits à partir de celles-ci, puis renvoyés à l’ensemble des acteurs. Des rapports dans lesquels seront formulées des recommandations afin de corriger les dysfonctionnements ou les faiblesses qui ont été notés.

Romuald Windenonga OUÉDRAOGO, Observateur Civitac, Koudougou

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