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L’APICOS, une association pour mutualiser les efforts des collectivités de la région du Centre-Ouest

La liste des associations de la région du Centre-Ouest vient de s’allonger avec la création de l’Association pour la Promotion de l’Intercommunalité dans la région du Centre-Ouest (APICOS). Portée sur les fonts baptismaux par les cinq communes partenaires de la Coopération suisse dans la région, à savoir celles de Koudougou, Kordié, Poa, Pouni et Sapouy, elle vise la mutualisation des efforts de ces communes pour un développement local concret. Afin d’en savoir plus sur les motifs réels de sa création, Civitac a rencontré pour vous son président, Bazoin BAKO, par ailleurs maire de la commune de Kordié. Lisez plutôt !

Qu’est-ce qui a motivé la création de l’association ?
Il faut dire que lorsque nous sommes arrivés en 2016 (à l’issue des élections municipales, ndlr) avec l’ensemble des autres maires, nous avons trouvé sur place des documents qui avaient déjà été signés par les délégations spéciales pour la mise en place d’une entente, prévue d’ailleurs dans le Code Général des Collectivités Territoriales. Nous avons donc mené plusieurs réunions pour voir comment on allait opérationnaliser cette entente. Nous avons eu la chance de bénéficier d’un certain nombre d’expériences, notamment en novembre 2018. On a pu, en effet, participer à une mission au nord du Bénin où nous avons vu différentes formes d’associations. Ils ont pratiquement les mêmes textes que nous qui donnaient beaucoup de liberté aux collectivités territoriales afin de développer leurs initiatives dans le cadre de la mutualisation des efforts, des biens et des moyens afin de réaliser des projets intercommunaux.

Cette expérience nous a édifiés, et c’est à partir de là que nous avons pris la résolution d’avancer dans ce domaine, en mettant en place un comité chargé de l’élaboration des textes pour la création d’une association de ce type au niveau du Centre-Ouest. Des textes sur les statuts et le règlement intérieur furent donc proposés et présentés lors d’une Assemblée générale. Dans un premier temps, l’idée était de prendre en compte toutes les collectivités partenaires avec la Coopération suisse, à savoir les cinq communes que sont Koudougou, Kordié, Poa, Pouni, et le Conseil régional. Cependant, les textes n’ayant pas beaucoup convenu au Conseil régional, après la première AG, ils ont estimé que sous cette forme ils ne pouvaient pas y participer. Nous avons donc poursuivi avec les cinq autres collectivités, qui ont adopté les statuts et le règlement intérieur. Un bureau a ainsi été mis en place.

Quelles sont les conditions à remplir pour être membre de l’APICOS ?
Les conditions pour l’instant sont essentiellement administratives. Il faut que le conseil municipal prenne une délibération pour manifester le souhait de la collectivité à adhérer à l’association. Les conseils municipaux de toutes les cinq collectivités actuellement membres ont eu à prendre des délibérations dans ce sens. Nous n’allons pas en rester là. Nous allons faire la promotion pour voir s’il y a d’autres qui veulent travailler avec nous.

Votre récépissé vous a été récemment délivré. Quels sont les prochains pas que vous comptez poser ?
Quand vous êtes engagés dans un projet et que ça piétine à un moment donné, l’ensemble des partenaires devient sceptique. Dieu merci nous avons maintenant le récépissé, signé en janvier 2020. Nous allons dès à présent entrer dans la phase d’opérationnalisation de l’association. Et cela comprend l’élaboration des manuels de procédures administratives et financières, la mise en place du secrétariat technique. Nous sommes en train de voir dans quelle mesure l’Etablissement public communal pour le développement (EPCD) de Koudougou peut être aménagé pour accueillir le siège de l’association. L’autre étape, c’est l’élaboration d’un plan d’action consistant qui va permettre d’atteindre nos objectifs. On n’a pas encore arrêté l’articulation de ce plan d’action, mais on y réfléchit.

Vous bénéficiez de l’appui de la Coopération suisse, à travers la CADEPAC. Quelle est la nature de cet appui ?
C’est un accompagnement d’ordre financier et technique. J’ai parlé de la visite d’échange d’expérience au nord-Bénin, c’était grâce à l’appui de la Coopération suisse. En plus, toutes les premières actions que nous avons réalisées, c’est la Coopération suisse qui les a supportées. Lorsqu’on va mettre en place l’ensemble des textes, chaque collectivité doit contribuer à un certain niveau. Au-delà de ça, lorsque nous aurons le plan d’action finalisé, on pourra se lancer dans la recherche de financement avec d’autres partenaires.

Vous l’avez dit, chaque collectivité va contribuer. Comment va se passer cette contribution quand on sait que toutes n’ont pas le même pouvoir économique ?
Il y a deux types de contributions. Nous avons les frais d’adhésion, qui s’élèvent à 100 000 F CFA. Tout le monde adhère de la même façon. L’autre type de contribution se fera en fonction des fonds de chaque collectivité. A cet effet, on a essayé de mettre une clé de répartition pour la contribution des différents membres.

Comment chaque membre va concrètement tirer profit de son appartenance à l’association ?
C’est à travers un plan d’action bien ficelé qui prend en compte les besoins de chaque collectivité territoriale. On s’est mis ensemble dans le but de mutualiser nos efforts. On peut se mettre d’accord par exemple pour réaliser une importante infrastructure dans une collectivité cette année. L’année qui suit, une autre collectivité en bénéficie également. Mais tout cela va dépendre de notre étoffe financière.

L’intercommunalité, comme souligné plus haut, est consacrée par le Code Général des Collectivités Territoriales, donc par l’Etat. Quelles sont vos attentes vis-à-vis de ce dernier ?
C’est l’Etat qui a transféré les compétences aux collectivités territoriales pour mener des actions que lui-même devait conduire. Il est donc dans l’obligation de soutenir les collectivités sur le plan des ressources humaines et financières pour qu’elles puissent effectivement être à même de jouer pleinement leur rôle. Nous attendons donc de l’Etat que les transferts soient effectifs et à bonne hauteur.

Quand on sait que les partenaires ne seront pas toujours là, on en arrive à s’interroger sur la pérennité de votre association, parce que les communes sont encore aujourd’hui dans une phase d’autonomisation.
Si nous sommes dans le processus de la décentralisation, c’est pour que chacun comprenne qu’il doit fortement contribuer à son propre développement. Lorsque nos populations vont comprendre que la force de la collectivité dépend d’elles-mêmes, je pense que ça va être un élément important dans le développement. On n’a pas le droit d’échouer dans la décentralisation.

En tant que premier président de l’APICOS, sous quel signe placez-vous votre mandat ?
Le plus important pour nous, c’est de pouvoir mettre en place les éléments d’existence même de l’association. Le premier défi était d’avoir le récépissé. Il sera question ensuite de l’élaboration des textes tels que les manuels de procédures, c’est-à-dire mettre tous les éléments pour le fonctionnement de la structure. L’idéal également serait qu’on ait un plan d’action sur deux, trois, voire cinq ans pour le développement des membres.

Si vous avez un appel, à qui le lanceriez-vous ?
D’abord à nous membres de l’association. Je pense qu’avec le directeur de l’EPCD on va entamer des discussions avec la commune de Koudougou pour que cette infrastructure, avec son personnel, soit mise à la disposition de l’association, afin que l’on puisse asseoir réellement notre organisation. Nous allons en faire la promotion auprès des autres collègues de la région, en espérant que d’ici une année ou deux on soit 20, et pourquoi pas 38 collectivités membres.

Interview réalisée par Romuald Windenonga OUÉDRAOGO, Observateur Civitac, Koudougou

     

 

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