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Prévention du Coronavirus dans la région du Nord : le DR santé dévoile le dispositif technique mis en place

La maladie du coronavirus - ou Covid-19 - défraie actuellement la chronique dans le monde. Elle se propage très rapidement et a fait déjà plusieurs décès. Au Burkina Faso, elle est une réalité, avec plusieurs cas confirmés, notamment dans les villes de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso. C’est du reste les informations données par Pr Martial OUÉDRAOGO, coordonnateur national de la réponse à l’épidémie de Covid-19, ce 19 mars 2020. Dans les autres régions du pays, les autorités s’empressent de prendre des mesures et de mettre des dispositifs en place pour la prévenir ou pour pouvoir prendre en charge d’éventuels cas. Civitac s’est entretenu avec Amadou TRAORÉ, directeur régional de la santé du Nord, sur les mesures prises pour prévenir cette maladie.

Parlez-nous de cette maladie qui défraie actuellement la chronique.
C’est en décembre qu’on a commencé à parler de cette maladie. Pour beaucoup, quand on parle de coronavirus c’est nouveau, mais il faut rappeler que cette maladie, liée à un germe qui est un virus appelé le Coronavirus, a été découverte par la science dans les années 1960. Avec la transformation du germe qu’on appelle mutation, il y a eu un certain nombre de maladies qui se sont manifestées dans plusieurs pays. Le format actuel de la maladie semble être lié à une nouvelle transformation du virus, qui est de la famille des coronavirus, qui infecte à la fois les animaux et les humains. Généralement il provoque une maladie bénigne semblable à un rhume ; il est arrivé parfois que ce virus crée des maladies graves, comme le syndrome MERS - ou le syndrome SRAS -, qu’on a vues en 2012 et bien avant. Pour ce qui concerne la contamination humaine, ce virus se propage par des gouttelettes qui sont émises soit par la toux, soit par l’éternuement, soit encore par le contact personnel étroit. Ce contact est généralement fait avec une personne infectée non protégée. Du point de vue clinique, la maladie se manifeste généralement à travers des signes qui sont respiratoires et comprennent la fièvre, la toux, l’essoufflement. L’ensemble des signes ressemble à un simple rhume. C’est la première fois que ce virus, bien connu par la science, prend cette ampleur sous ce format. On sait que la maladie a commencé en Chine, mais on ne sait pas exactement d’où elle vient. Nous n’avons donc pas toutes les connaissances liées à cette maladie. Ce qu’on remarque, c’est que la contagion est très rapide. En effet, elle a commencé en Chine au mois de décembre, et en trois mois elle est présente dans 159 pays sur 198 au total, plus de 219 000 personnes (76 000 en Europe) et a fait plus de 8 900 décès (plus de 5 500 hors de Chine).

Quelle est la situation actuelle au Burkina et dans la région du Nord ?
Au niveau du Burkina, la situation du coronavirus fait cas de 33 personnes infectées, dont 1 décès, à la date du 19 mars 2020. Sur les 33 cas confirmés au Burkina Faso, la capitale Ouagadougou compte 31, la deuxième ville Bobo-Dioulasso compte un cas et la ville de Houndé enregistre un cas. Il y a moins d’une semaine nous étions à deux cas. En moins de dix jours nous sommes passés à plus de 30 cas. Pour ce qui concerne la région du Nord, nous n’avons pas notifié de cas jusqu’à présent. Jusqu’à ce matin 19 mars, nous n’avons enregistré aucun cas. Mais comme la situation est très évolutive, il faut rester très vigilant, parce qu’au niveau de la région il y a beaucoup de déplacements internes et externes des populations.


Quelles sont les différents dispositifs mis en place pour prévenir la maladie dans le Nord ?
Il faut saluer d’abord l’engagement des autorités et des communautés de la région à prévenir cette maladie. Au niveau de la direction régionale de la santé du Nord, il y a des réunions de crise des staffs au niveau régional, des districts sanitaires et de l’hôpital. Nous avons mis en place un poste de contrôle - qu’on appelle poste de clinique - à Thiou. À Thiou, parce que, compte tenu du phénomène sécuritaire, le poste ne peut être mis en place au niveau de la frontière. Sinon ce poste devait être au niveau de la frontière entre le Burkina et le Mali. Il est placé à l’entrée de la ville de Thiou. Il contient deux thermos flash pour contrôler les éventuels voyageurs. Même si les passages se font rares, les agents ont néanmoins pu contrôler des passants. Au niveau de la région, une rencontre a été organisée avec l’ensemble des structures privées de santé. En effet, l’ensemble des pharmacies qui sont dans la ville de Ouahigouya, dans la région du Nord, les cabinets privés de soins confessionnels qui sont à Séguénéga, à Yako, à Gourcy et dans la ville de Ouahigouya ont envoyé des représentants et nous avons partagé ensemble les directives édictées par le ministère de la Santé dans le cadre de la prise en charge de cette maladie. Nous mettons donc à contribution l’ensemble des structures qui peuvent être efficaces dans cette prise en charge. Nous avons également échangé avec le gouverneur de la région qui a proposé une rencontre d’échange avec l’ensemble des corps constitués de la région sur la maladie dans les jours à venir. Nous avons pu avoir une rencontre avec le personnel médical et les responsables de la mine de Namissiguima par rapport aux mesures prises, car nous savons que dans les mines il y a des personnes qui viennent de l’extérieur et les déplacements sont assez fréquents. A ce niveau la mine avait déjà anticipé avec des mesures de prévention. Cependant, nous avons pu mettre à leur disposition les directives nationales de prise en charge de cette maladie. Nous avons identifié dans l’ensemble de la région, au niveau des districts sanitaires et de l’hôpital, des équipes d’intervention rapide. Nous avons également identifié des équipes médicales d’urgence pour pouvoir faire face à cette maladie. Nous avons des salles d’isolement. Au niveau de l’hôpital il y a deux salles dans le service de maladies infectieuses qui sont déjà identifiées et aménagées pour recevoir d’éventuels cas. Dans les autres districts également, des salles ont été identifiées et aménagées. Il y a aussi des rencontres que les responsables de la direction et des districts ont tenues dans les radios de la ville de Ouahigouya afin d’échanger sur cette préoccupation et de sensibiliser sur le respect des consignes.

Quel message à l’endroit des populations ?
A l’endroit des populations c’est de leur dire de respecter les consignes de prévention afin d’éviter la propagation et la contagion. C’est une maladie nouvelle, et jusqu’à présent il n’y a pas de vaccin contre la maladie. Elle a commencé en Chine et à ce jour elle est présente dans près de 160 pays. A la date du 10 mars il y avait plus d 114 000 cas dans le monde. Avec plus de 4 000 décès. Nous allons demander à la population de respecter strictement les consignes. Ensemble il faut que nous acceptions de respecter les mesures d’hygiène (se laver les mains avec du savon, éviter de se serrer les mains, de se faire des accolades ou de s’embrasser, etc.). Nos mains touchent à plusieurs objets qui peuvent être infectés, c’est pourquoi il est recommandé de laver régulièrement les mains avec du savon, et lorsqu’il n’y a pas de savon, utiliser le gel hydroalcoolique pour pouvoir éliminer les germes. Évitons de mettre les doigts dans le nez, les mains dans la bouche, et de frotter les yeux. Lorsque nous toussons ou nous éternuons, il faut couvrir la bouche et le nez avec du mouchoir, ou tousser dans le pli du coude. Cela évitera de faire propager les gouttelettes qui sont contaminantes. Il faut éviter les contacts avec les personnes malades. Si vous avez été en contact avec une personne malade du coronavirus, il faut faire de l’auto-confinement, c’est-à-dire rester à la maison, surveiller sa température, et voir si on ne présente pas de signes respiratoires, tels que la toux, des difficultés respiratoires accompagnées de fièvre. Il y a un numéro vert qui a été mis à la disposition des populations : le 52 19 53 94 ou encore le 01 60 89 89. Avec tous les réseaux de téléphonie, vous pouvez appeler gratuitement. Il faut encourager toute personne présentant les symptômes sus-cités à porter des masques obligatoirement, à rester à la maison et à éviter tout contact ; ne pas cracher par terre, et surtout appeler les numéros verts pour les orientations vers les centres de santé pour des prises en charge et confirmer si vous êtes malade. Les pays qui ont mis les mesures de prévention en marche et que les populations ont acceptés ont vu net recul de la maladie. C’est le cas de la Chine. J’invite la population à respecter les consignes.

Boris Wend-La Sida OUÉDRAOGO, Observateur Civitac, Ouahigouya

     

 

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