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Impact de la Covid-19 à Ouahigouya : « Tout est au ralenti », dixit Youssouf KITOKO

La maladie à coronavirus est présente au Burkina Faso depuis le 9 mars 2020. Cette maladie, avec son lot de conséquences, oblige les autorités du pays à prendre des mesures fortes, afin d’éviter sa propagation. Cependant l’application de ces mesures sur le terrain impacte les activités quotidiennes des Burkinabè, et cela même dans les zones où il y a zéro cas de maladie confirmé. Civitac s’est entretenu avec un jeune leader de la commune de Ouahigouya, Youssouf OUÉDRAOGO, dit KITOKO, sur l’impact de cette maladie dans ses activités quotidienne. Enseignant de formation, animateur radio, maître de cérémonie, manager d’artistes, voilà autant de casquettes que notre invité porte. Il répond à nos questions.

Comment avez-vous accueilli cette maladie au Burkina Faso ?
L’arrivée de cette maladie au Burkina Faso a été une très grande surprise pour nous parce que, fin 2019, on attendait parler de la maladie du côté de la Chine, et très vite la maladie est rentrée en Europe puis aux Etats-Unis, avant d’arriver en Afrique et au Burkina Faso. Avant même la confirmation des cas au Burkina, la population était toute inquiète car les décès causés par cette maladie à l’extérieur étaient énormes. Quand elle est arrivée au Burkina Faso, les autorités se sont vite activées pour prendre des mesures afin d’éviter sa propagation. L’Etat a donc doté les structures sanitaires de moyens conséquents afin de guérir ceux qui ont été contaminés. Quand on observe la vitesse de propagation de cette maladie, on ne peut qu’être inquiet, car on est dans un pays en voie de développement, et quand on sait que dans les pays développés les résultats sont alarmants, ça fait peur.

Plusieurs régions sont touchées par cette pandémie. Fort heureusement aucune commune de la région du Nord, au 25 avril, n’est touchée. Quelle appréciation des mesures de prévention ?
Effectivement plusieurs régions du Burkina Faso sont touchées par la pandémie, le mal est donc bien réel. Les mesures prises par le gouvernement et les autorités sanitaires peuvent contribuer à réduire la contagion et donc arrêter la propagation, si elles sont appliquées. D’une manière générale, on a assisté à une mobilisation des autorités dès le début pour barrer la route à cette maladie. Des communiqués, des sorties de sensibilisation, des fermetures des maquis et restaurants, l’installation du couvre-feu ont été observés dans le but d’empêcher la propagation, car cette maladie a une contamination communautaire. Pour la région du Nord, un comité de riposte dirigé par le gouverneur a été mis en place pour contribuer à accompagner le gouvernement. Au niveau de la commune de Ouahigouya, nous constatons un maire qui a pris le problème à bras le corps ; il a effectué des sorties de sensibilisation dans les villages de la commune, dans les secteurs et aussi dans les marchés.

Les mesures prises impactent-elles vos activités ?

L’impact est réel, parce que nous menons des activités qui se font en groupe. Que ce soit en tant qu’enseignant, en tant que manager d’artistes ou encore en tant qu’OSC, nos activités sont paralysées. Nos espaces nécessitent un regroupement de personnes, et lorsqu’on dit de ne pas regrouper plus de 50 personnes, cela porte un coup dur sur tous les plans, et donc sur le plan culturel. Désormais les maquis sont fermés, les mariages ne se font plus, donc plus d’activités de maîtrise de cérémonie. Du côté associatif, nous n’arrivons plus à mener convenablement nos activités, car il n’y a plus de sortie terrain, il faut donc aller vers les gens individuellement. Cependant, les populations ont une certaine peur qui fait qu’elles n’ont plus envie d’être en contact avec quelqu’un, d’autant plus qu’on encourage de rester chez soi. Tout est donc au ralenti. Mais nous savons qu’il faut être en bonne santé pour pouvoir mener des activités, donc le mal est bien réel mais nous l’acceptons afin d’éviter sa propagation car, on le dit souvent, la santé avant tout.

Quelles sont les actions que vous avez pu entreprendre entrant dans le cadre de la lutte contre cette maladie ?
Nous sommes l’un des premiers acteurs à s’engager dans la lutte contre cette maladie. Très vite quand on a appris qu’il y avait des cas confirmés de la maladie à Ouagadougou, connaissant la fluidité des échanges entre Ouagadougou et Ouahigouya, nous étions très inquiets. En tant qu’animateur radio, le premier canal que j’avais, c’était la radio, pour faire passer les messages de sensibilisation. Nous avons donc utilisé la radio, qui est un média de masse, avec mon émission musicale qui est bien écoutée dans la région, pour sensibiliser sur les mesures prises par le gouvernement et les consignes sanitaire données par les autorités sanitaires. Nous avons toujours sensibilisé sur les conséquences de la maladie et sur les mesures barrières à travers les réseaux sociaux. Nous sommes assez suivis sur Facebook, et nous l’avons utilisé raisonnablement pour toucher une cible jeune et assez large. Cette campagne digitale a commencé avant même que le comité de riposte régional ne prenne ses mesures.

Quel message avez-vous à l’endroit des populations de la ville de Ouahigouya ?
D’ores et déjà, nous pouvons dire que les messages de sensibilisation sont passés et entendus. Sur le terrain nous constatons que la population connaît désormais ce que c’est que cette maladie et adopte des comportements de façon à l’éradiquer ou à limiter sa propagation. Cependant il faut continuer la sensibilisation car les gens connaissent la maladie, ils connaissent les mesures, mais comme la maladie n’est pas encore à Ouahigouya, certains foulent aux pieds les mesures barrières. Nous lançons donc un appel à toute la population de la région du Nord, en particulier celle de la commune de Ouahigouya, de respecter les mesures barrières et les consignes sanitaires et ne pas attendre que la maladie pénètre avant de considérer ces mesures.

Boris Wend-La Sida OUÉDRAOGO, Observateur Civitac, Ouahigouya

     

 

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