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Covid-19 à Ouahigouya : comment DSF s’adapte-t-elle ?

Le monde associatif est impacté par cette maladie à coronavirus. Plusieurs activités sont suspendues ou bloquées à cause d’elle. Cependant des associations essaient tant bien que mal de s’adapter à cette nouvelle donne. Civitac s’est entretenu avec Salif SODRÉ, coordonnateur de l’association Développement Sans Frontière (DSF), une association partenaire du Laboratoire Citoyennetés, et représentant de la Fondation Wol au Burkina Faso. Il nous parle de ses activités dans ce contexte de pandémie.

Comment avez-vous accueilli la maladie à coronavirus au Burkina Faso ?

La maladie à coronavirus est une maladie qui est arrivée au Burkina Faso au moment où on ne s’y attendait vraiment pas. Nous l’avons découverte à travers la presse et surtout les réseaux sociaux. C’est une maladie qui est réelle, et les autorités du pays ont tenté d’y trouver des solutions ; elles ont pris des mesures pour éviter sa propagation dans toutes les régions du pays.

Comment la vivez-vous à Ouahigouya ?
Au niveau de la région du Nord, dans toutes les communes de la région d’ailleurs, il n’y a pas jusqu’à l’heure où je vous parle de cas confirmé de cette maladie. Cependant, avec ce que nous voyons à l’étranger, les conséquences de cette maladie, il y a une panique, une psychose, les gens ont vraiment peur de cette maladie, car on ne sait pas à quel moment cette maladie va arriver dans notre région et ce qu’elle aura comme conséquence dans un pays comme le Burkina Faso, surtout dans une région comme la région du Nord où nous avons peu de moyens par rapport à l’Occident qui, malgré ses moyens, enregistre plusieurs décès. Les gens sont beaucoup paniqués dans cette région du Nord, surtout dans les différents services.

Comment les services s’organisent face à cette maladie ?
Les gens prennent des dispositions pour ne pas se faire contaminer. Dans les différents services, ils s’organisent afin de respecter les mesures barrières édictées par l’État. Il y a différents aménagements qui sont faits pour que les travailleurs ne se retrouvent pas tous au bureau. Ainsi il y a dans les services des systèmes de rotation ou de roulement qui permettent aux services de continuer à fonctionner sans réunir les travailleurs dans les mêmes lieux afin d’éviter au maximum la propagation du virus.

Comment DSF s’adapte dans ce contexte nouveau ?
Par rapport à cette maladie, DSF est plus ou moins handicapée par cette maladie. En effet, nous mettons en œuvre des projets d’éducation et de formation, donc des projets qui regroupent plusieurs acteurs. Depuis le début de cette maladie, l’ensemble des activités entrant dans ce cadre sont suspendues, car nous ne pouvons plus rassembler un grand nombre de personnes. Les ateliers sont fermés, puisque nous avons des ateliers qui regroupent environ 40 à 50 élèves. Aussi les lycées dans lesquels nous travaillons avec les élèves sont fermés.

Cette maladie qui interdit les regroupements bloque en partie nos activités. Cependant nous essayons de mener quelques activités. Au niveau administratif, la structure fonctionne avec des roulements. C’est ainsi que nous avons essayé d’aménager les programmes pour s’adapter au contexte nouveau. Il y a des formations qui étaient inscrites dans le programme et nous les avons tenues. Les formations qui devaient regrouper un grand nombre de participants ont été morcelées. Ainsi si une formation devait regrouper 30 personnes en 72 heures, nous morcelons cette formation en des formations de 10 personnes. Le temps de la formation devient donc plus long et entraîne des coûts plus élevés. C’est difficile, mais on fait avec, car cela nous permet d’exécuter certaines activités tout en respectant les mesures sanitaires.

Egalement, dans nos projets et programmes nous sommes en train de nous organiser pour intégrer cette nouvelle donne.

Dans notre atelier de coupe-couture, nous avons organisé les monitrices, les formatrices plus quelques filles, qui aujourd’hui sont en train de produire des bavettes, pour que, lorsque la rentrée des classes sera effective, nous puissions les distribuer à l’ensemble de nos élèves et aux personnels administratifs et les enseignants afin qu’eux aussi puissent être en règle. Cela est une réponse au respect des mesures du gouvernement qui a instauré une obligation du port des masques à partir du 27 avril 2020 sur toute l’étendue du territoire afin de réduire la propagation de cette maladie.

Pour le quotidien de DSF, en plus du système de rotation réduisant le nombre de travailleurs présents au service, il y a un dispositif de lavage de mains qui est installé à l’entrée afin que toutes les personnes désirant entrer dans nos locaux puissent se laver les mains avec de l’eau et du savon.

Quelle action de solidarité DSF a pu faire à l’endroit de la région pour lutter contre cette maladie ?

DSF, en tant qu’une structure citoyenne, a également pu contribuer à sa façon dans la prévention et la lutte contre cette maladie aux niveaux régional et provincial. Nous avons pu confectionner des lave-mains, nous avons remis des boules de savon au comité régional de riposte contre le Covid-19 à travers le haut-commissariat. Cette initiative a été appréciée par les autorités, et nous avons même reçu une lettre de remerciement de Madame le haut-commissaire.

Votre message à l’endroit de la population !
J’invite toute la communauté à respecter les mesures barrières. Il faut se laver régulièrement les mains avec de l’eau et du savon, ou utiliser du gel hydroalcoolique, tousser dans le pli du coude, se moucher dans un mouchoir jetable dans une poubelle fermée, porter les masques, etc.

Le respect de ces mesures barrières, en plus de prévenir la maladie et lutter contre sa propagation, va amener un changement de comportement dans nos communautés. En effet, il y avait un problème d’hygiène dans nos communautés, mais avec les sensibilisations sur cette maladie, nous éviterons beaucoup de choses. C’est donc un mal, mais nous pouvons tirer des leçons pour pouvoir avancer. Nous allons nous en sortir, j’en suis sûr.

Boris Wend-La Sida OUÉDRAOGO, Observateur Civitac, Ouahigouya.

     

 

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