Maraîchéculture au Burkina : le bel exemple de l’Association Song-Taaba des femmes de Boussouma
La commune de Boussouma, située à environ une vingtaine de kilomètres du chef-lieu de la région du Centre-Nord, Kaya, renferme d’énormes potentialités sur le plan agricole. Afin d’en savoir plus, nous nous sommes rendu, ce 21 janvier 2023, au siège de l’Association Song-Taaba des femmes de Boussouma, qui a fait de la maraîchéculture son activité principale.
Au Burkina Faso, il y a deux saisons : la saison sèche et la saison pluvieuse. Pendant la saison sèche, certaines personnes s’adonnent aux cultures de contre-saison : la maraîchéculture. Depuis belle lurette, la commune de Boussouma se distingue des autres communes grâce à sa forte production et sa capacité à inonder le marché du chef-lieu de la région du Centre-Nord (Kaya) avec ses produits maraîchers.
L’Association Song-Taaba des femmes de Boussouma, qui a vu le jour en 2009, est devenue une référence dans la maraîchéculture. Grâce à cette activité qu’elle pratique, elle permet également à des PDI (Personnes Déplacées Internes) de s’occuper dignement. La commune de Boussouma étant devenue une zone d’accueil de beaucoup de personnes déplacées internes du fait de l’insécurité qui sévit au Burkina Faso, particulièrement dans la région du Centre-Nord.
Jacqueline LOUGUÉ/SAWADOGO est la présidente et coordonnatrice de l’Association Song-Taaba des femmes de Boussouma. Elle nous en dit plus sur les activités que mène sa structure : « Soucieuse de l’avenir des personnes vulnérables et des PDI, et afin de promouvoir l’employabilité et de lutter contre le chômage des femmes, l’association s’est lancée dans l’irrigation. La structure dispose de deux sites aménagés sur lesquels la maraîchéculture est pratiquée. Ces terrains sont exploités par 75 personnes au total, dont 10 hommes et 65 femmes PDI et hôtes. Grâce à notre rendement, les différents plaidoyers et l’impact de nos activités dans la vie de ces acteurs, nous avons bénéficié d’un appui de la FAO avec son partenaire la Coopération suédoise, qui a consisté en un château d’eau et un périmètre aménagé pour l’irrigation.
Il faut reconnaître que notre structure exploite gratuitement des terrains par le biais des propriétaires terriens. Vu que nous avons des PDI qui travaillent sur le même site que les hôtes, un chef a loué l’initiative en nous donnant un terrain d’une superficie d’environ 4,5 ha pour exploitation. La difficulté majeure pour ces femmes est le manque d’eau crucial. Elles sont obligées de faire des boulis (des formes de puits d’une profondeur d’environ 7 m) qu’elles creusent à la main. Nous lançons un cri de cœur à de bonnes volontés pour l’acquisition d’un forage pour soulager nos femmes. »
Le manque d’eau demeure une préoccupation majeure pour ces femmes. Comme la présidente de l’association Song-Taaba, Alimata BAMOGO (membre) pointe du doigt cette difficulté qu’elles rencontrent.
« Auparavant je n’exerçais aucune activité et passais mon temps à quémander tous les jours. Par le biais de la structure, nous avons bénéficié d’une formation avec l’OIM (Organisation internationale pour les migrations) entrant dans le cadre de la maraîchéculture et une dotation de matériel. Mais la difficulté majeure est le manque d’eau pour faciliter l’irrigation. Nous avons plusieurs variétés de produits et de cultures telles que les tomates, les oignons, le haricot vert, l’oseille, etc. Nous disposons du matériel et d’un peu de connaissance, mais le manque d’eau constitue un frein pour nous permettre de faire un bon rendement. »
« Mes conditions de vie se sont améliorées »
Nongma OUÉDRAOGO, elle, est déplacée interne. En rejoignant l’association, elle a vu ses conditions de vie améliorées à travers la maraîchéculture. Mais un problème demeure, le manque d’eau fait elle aussi savoir.
« Quand je suis nouvellement arrivée à Boussouma, nous peinions à avoir à manger, mes enfants et moi. Quand j’ai rejoint l’association pour exercer les activités de maraîchéculture, mes conditions de vie se sont améliorées. En toute sincérité, c’est une activité très bénéfique, car elle me permet non seulement d’être autonome, mais également de subvenir aux besoins de ma famille en participant au payement de la scolarité de mes enfants. La difficulté majeure est le manque d’eau et de grillage pour la clôture. »
Josué SAWADOGO, Observateur Civitac, Boussouma
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