‘’Verts Pâturages’’, le film au service de la cohésion sociale

Samedi 13 mai 2023, l’association Semfilms a organisé la projection de son tout nouveau film documentaire intitulé ‘’Verts Pâturages’’ réalisé par Gidéon VINK et Souhoudon Massoud BARRY. C’est l’espace culturel Gambidi, sis dans le quartier Dassasgo dans la ville de Ouagadougou, qui a abrité cette activité.

La soirée cinématographique a commencé par un petit rafraîchissement, en guise d’eau de bienvenue avant de se poursuivre en discours. C’est Amadou DIALLO qui a débuté les allocutions par un discours d’accueil et de remerciements à leurs partenaires, à la presse présente, ainsi qu’à tous les cinéphiles, avant d’introduire Massoud BARRY, acteur et co-réalisateur. Il a expliqué le titre du film en ces termes : « Verts Pâturages, c’est la recherche du bonheur pour la vache, pour le Peulh et pour le pasteur. Le pasteur étant celui qui est à la recherche permanente du bien-être de sa vache. Mais comme il y a un manque de terres au Burkina, il faut aller ailleurs et migrer vers les zones les plus propices ; et c’est ça Verts Pâturages ».

La représentante de l’ambassade d’Allemagne a également pris la parole pour remercier l’association semfilms qui s’engage pour la cohésion sociale au Burkina Faso. Pour expliquer leur engagement pour ce projet, elle est partie du constat que « le pâturalisme est pour le Burkina Faso d’une grande importance économique et socioculturelle. Pourtant, les espaces pour cette activité deviennent de plus en plus rares suite à la pression croissante sur les terres à cause de la situation démographique. En plus, l’agro-business, l’orpaillage, et les sociétés immobilières sont en quête de posséder la terre. Actuellement l’insécurité réduit davantage des espaces disponibles pour l’agriculture et l’élevage. » C’est ce qui, selon elle, les a poussés à appuyer la sécurisation foncière pour les différents groupes habitant le monde rural. Il faut donc agir sur la méconnaissance des besoins et des modes de vie de l’autre, notamment des éleveurs. Le financement de ce film est donc l’action qu’il faut. Cela permettra un meilleur développement de l’économie du milieu rural et un renforcement de la paix, et la cohésion sociale dans les villages du Burkina Faso.
Lire aussi 1re édition du FITO/Ouagadougou : la culture comme facteur de cohésion sociale et de développement durable

En guise de résumé, soulignons que ce film documentaire, d’une heure environ, parle de deux familles d’agropasteurs qui pratiquent encore la transhumance saisonnière : la famille DIALLO et la famille SONDÉ, toutes issues de la Boucle du Mouhoun, soit les villes de Poura et Fara. C’est durant un cycle entier que ces familles ont été suivies. Parties du sud du Burkina, les familles DIALLO et SONDÉ ont fait la grande traversée en quête des zones de pâturage et des points d’eau. Cette quête n’est pas du tout simple, car en plus des risques, elle implique une maîtrise des zones traversées. Sa complexité réside également dans la distance à parcourir puisque les deux familles vont atteindre le Ghana avant de revenir.

Réalisé par Gidéon VINK et Soudouhoun Massoud BARRY, ‘’Verts Pâturages’’ a été financé par le ‘’Programme pour une Politique Foncière Responsable’’ (ProPFR) de l’Agence allemande de la coopération internationale pour le développement (GIZ). Il est un film de sensibilisation, à en croire Dr Andrea SIDIBÉ/REIKAT, coréalisatrice du film. « Nous, à travers ce film, on voulait conscientiser la population rurale et urbaine sur les stratégies et les réflexions des éleveurs transhumants qui sont très souvent perçus comme des perturbateurs dans les villages. »

Cette activité constitue aussi le top départ des 40 autres projections à travers différentes communes du pays afin de traiter du thème ‘’Pastoralisme et prévention des conflits’’.

Yves Joël YANOGO, Observateur Civitac, Ouagadougou

Partager sur :