Métier de passion : à la découverte de l’artisan du Niger

Venu du Niger depuis plusieurs mois déjà, Abdoulaye GALIO a été conduit par sa passion, l’artisanat, au pays des Hommes intègres. Entre Salon international de l’artisanat de Ouagadougou et Semaine nationale de la culture à Bobo-Dioulasso, il est décidé à marquer l’esprit des Burkinabè à travers ses œuvres et à faire découvrir ainsi les merveilles culturelles et artisanales du Niger. Le marché professionnel des Arts, Souk’Art, a lieu du 25 au 31 mai 2023.

Entre les symboles typiquement africains, les cauris, les colliers de perles, les sacs et les chaussures en cuir, les porte-clés et porte-monnaie, les marque-pages, les cuillères à café customisées, les complets de bijoux en métaux, principalement en argent, bronze, cuivre, inox et nickel, difficile de ne pas s’émerveiller. À ce stand se trouve un Abdoulaye, avec un accent nigérien : il s’appelle Abdoulaye GALIO, ou alors l’artisan du Niger.

L’artisan du Niger se présente comme un bijoutier travaillant le métal et ayant appris le métier de son père. Descendant d’une famille de forgerons, le travail des différents métaux est un héritage pour la famille GALIO. Originaire de Kawa, dans la région de Zinder, cet artisan vit dans la ville de Niamey quand il n’est pas en voyage dans toute la région pour prendre part aux manifestations culturelles. Venu au Burkina Faso depuis janvier 2023 dans le cadre du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou, il n’a pas hésité à rester pour le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou, la Semaine nationale de la culture et, pour finir, le marché professionnel des Arts, Souk’Art (pour en savoir plus, lire : Région des Hauts-Bassins : Bobo-Dioulasso abrite le festival Art’dougou).

« Ici nous avons l’acier blanc, le bronze et le cuivre. Il y a une protection dedans, c’est un médicament, mais ce n’est pas gris-gris, dèh. Ces trois métaux guérissent les maux mineurs de la cheville et de la main. » C’est à coups de plusieurs arguments du genre que l’artisan du Niger va réussir à convaincre deux dames venues voir son exposition. Après maintes négociations sur plusieurs de ses articles, le résultat c’est 20 000 F CFA de vente pour M. GALIO, un complet de collier en cauris, deux boucles d’oreilles au design africain, un bracelet et une bague torsadée pour les deux dames, le tout emballée dans des pochettes en pagne wax. Pour les remercier d’avoir été ses premiers clients du jour, il leur souhaite plein de bonnes choses et leur offre deux porte-clés.

Uniquement artisan travaillant les métaux, M. GALIO n’a pas hésité à travailler en association avec d’autres artisans nigériens, ce qui lui permet d’avoir plus que des bijoux en métaux dans son stand.

La bague torsadée achetée va attirer plus d’un visiteur. Selon M. GALIO, c’est un article phare que les Burkinabè aiment particulièrement. Même si tous ne l’achètent pas, c’est le produit le plus vendu parce que les Burkinabè reconnaissent les vertus de protection et de bonheur que le mélange des trois métaux apporte.

Abdoulaye GALIO n’a pas hésité à présenter deux articles phares de bijouterie du Niger. Il s’agit de la Croix d’Agadez et de la Croix de Zinder, qui représentent toute la richesse culturelle du Niger.

Selon ses dires, il est venu tenter sa chance au Burkina Faso et il invite les autres artistes, notamment ceux du Niger, à emboîter ses pas. Appréciant positivement le marché, il dit faire de bonnes affaires au pays des Hommes intègres. Après Souk’Art, il retournera dans son pays d’origine pour confectionner un maximum d’articles et travailler à les faire connaître et à les commercialiser dans le but de vivre pleinement de sa passion.
D. Mouniratou GOUMBANÉ, Observatrice Civitac, Bobo-Dioulasso

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