Journées nationales de refus de la corruption au Burkina Faso : quelles solutions contre le blanchiment de capitaux et financement du terrorisme ?
A l’occasion de la 18e édition des Journées nationales de refus de la corruption, le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) a organisé un panel ce vendredi 8 décembre 2023 à Ouagadougou. Ce panel a porté sur le thème : « Lutte contre le blanchiment de capitaux et financement du terrorisme au Burkina : quelle contribution citoyenne ? ». Le Secrétaire exécutif du Ren-Lac, Sagado NACANABO, a prononcé le mot de bienvenue.
La crise sécuritaire au Burkina
Le contexte sécuritaire du Burkina Faso, depuis ces dernières années, est alarmant. En effet, selon les statistiques, avec 8 564 victimes en 2022, le Burkina Faso a été classé deuxième pays au monde touché par le terrorisme après l’Afghanistan. Ces attaques maintiennent une crise humanitaire sans précédent, avec 65,65% seulement du territoire burkinabè accessible, 2 062 534 PDI, parmi lesquelles beaucoup de femmes, d’enfants et de jeunes, 6 149 écoles et des centres de santé fermés.
L’objectif global de cette activité est de contribuer au renforcement de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme en mettant la problématique au cœur du débat public par des campagnes de sensibilisation des populations, mais aussi et surtout d’interpellation des pouvoirs publics pour une lutte plus efficace.
D’après le Secrétaire exécutif du Ren-Lac, Sagado NACANABO, la présence des participants montre tout l’intérêt porté à non seulement au Ren-Lac, mais en particulier au thème choisi pour cette 18e édition des Journées nationales de refus de la corruption. « Ce thème a été choisi parce que, malgré les efforts de guerre de tous, malgré les efforts des Forces de défense et de sécurité (FDS), l’on constate que les attaques terroristes se poursuivent avec leur cortège de victimes civiles et militaires, leur cortège de malheurs. On ne saurait prédire vraiment la fin de ce cycle de violences. On assiste à une crise sans précédent. Que faut-il donc pour arrêter le terrorisme ? Faut-il assécher les finances ? Telles sont les questions qui ont guidé l’organisation de ce panel », a affirmé Sagado NACANABO.
Les sous-thèmes du panel
Pour traiter entièrement du thème du panel : « Lutte contre le blanchiment de capitaux et financement du terrorisme au Burkina : quelle contribution citoyenne ? », 4 sous-thèmes ont été décortiqués par 4 panélistes. Ces sous-thèmes ont porté sur :
1. Ampleur, manifestation et action de lutte, présenté par le représentant de la Cellule nationale de traitement financier (CENTIF), Gabin Toupanga TINGUIRI.
2. Rôle de la société civile, présenté Pissyamba OUÉDRAOGO, Secrétaire adjoint du Ren-Lac
3. Rôle de la presse, présenté par Mohamed Arnaud OUÉDRAOGO, coordonnateur au niveau de la Cellule Norbert-ZONGO
4. La répression du blanchiment de capitaux et financement du terrorisme au Burkina, présenté par Mamoudou OUÉDRAOGO, magistrat au TGI de Ouaga1
Les panélistes, dans leurs différentes présentations, ont montré que le blanchiment de capitaux et le terrorisme peuvent être boutés hors de nos contrées et que toutes les contributions (financières, judiciaires, médiatiques et civiles) peuvent être bénéfiques dans cette lutte acharnée contre ces maux. Ils n’ont pas manqué de relever les défis et difficultés qui entravent l’efficacité de leurs interventions sur ce plan. Mohamed Arnaud OUÉDRAOGO, coordonnateur au niveau de la Cellule Norbert-ZONGO, reste convaincu que « le journalisme d’investigation joue un rôle crucial dans la lutte contre la corruption en exposant les pratiques frauduleuses, en sensibilisant le public aux enjeux de transparence et de responsabilité ».
Ces maux qui minent notre société ont été traités avec attention. Les participants ont posé leurs inquiétudes et proposer des solutions. Si pour beaucoup il est question de personnes et caractères, pour d’autres il s’agit même du système qui crée beaucoup de pauvreté, favorisant de ce fait l’enrôlement de personnes désespérées et vulnérables dans les camps ennemis.
Pour rappel, les Journées nationales de refus de la corruption au Burkina Faso sont organisées par le Ren-Lac chaque année en décembre, depuis 2003. Cette activité entre dans le cadre de la commémoration de la Journée internationale de lutte contre la corruption, célébrée le 9 décembre de chaque année. Pour le Secrétaire exécutif du Ren-Lac, Sagado NACANABO, le mot d’ordre reste le même, car « sans victoire contre le terrorisme, nous ne pouvons parler d’aucun projet au Burkina Faso ».
Lire aussi : Burkina Faso : les jeunes de la région du Centre réfléchissent à leur contribution pour le retour de la paix
Rosine LOMPO, Observatrice Civitac, Ouagadougou
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