La province du Ganzourgou, région du Plateau central, est renommée pour sa troupe de warba, danse traditionnelle du Burkina Faso. Des fils de la localité ont mis en place un musée dit du warba pour conserver des archives de ce patrimoine local et celles du festival du warba, organisé tous les deux ans. L’œil Civitac a fait une immersion au sein du musée ce 12 janvier 2024 pour une visite.

La troupe de danse locale a raflé plusieurs prix lors de concours au niveau national et même hors du pays. Et, pour garder la mémoire de ce patrimoine, l’association de jeunesse montante pour le développement du Ganzourgou a créé, en 2008, le musée du warba. Plusieurs objets liés à cette danse y sont exposés.

Émile KABORÉ est la personne qui sert de guide. D’une voix posée, il présente les différents objets exposés dans le musée. Il commence par présenter les principaux instruments de base pour jouer de la musique warba, dont le tambour. « Il y a deux sortes de tambours, un grand tambour, en mooré le gangaogo, et un petit tambour. Le petit tambour accompagne le grand et cela donne une bonne sonorité », indique Émile KABORÉ.

Des danseuses de warba lors du festival warba.

En plus du tambour, le visiteur peut découvrir aussi le bendré, un instrument fait à partir d’une calebasse découpée au quart dans sa partie supérieure recouverte d’une peau de chèvre, le cor (bargo, en mooré), des castagnettes, des grelots, des parures d’accoutrements - exposés dans des vitres -, des colliers et des ceintures mystiques.

Plus qu’une simple danse, le warba est aussi une danse mystique selon Émile KABORÉ. « Le collier est un gris-gris qui permet au porteur de se prémunir en empêchant le poison d’entrer dans son corps », avertit Émile KABORÉ, le gestionnaire du musée. Dans le temps, des danseurs s’affrontaient à travers des démonstrations mystiques. Danser le warba apparaissait comme une occasion à saisir pour se lancer des forces occultes.

Émile KABORÉ, guide du jour.

Considéré comme une danse funéraire, le warba se danse également lors des moments de réjouissances. « Il n’y a pas une grande cérémonie sans qu’on danse le warba. Quelles que ce soient les cérémonies, funéraires ou de joies, les pas du warba peuvent être exécutés par les enfants et les grandes personnes », poursuit M. KABORÉ. Le mur du musée est orné de clichés de scènes de danse pris principalement lors du festival warba du Ganzourgou.

Le warba, ça connaît les enfants.

Les visites au musée se font du lundi au vendredi avec un prix d’entrée de 300 F CFA pour les enfants et 500 F CFA pour les adultes. « Le problème que nous avons, c’est que nous n’avons pas de guide attitré. Mais pour pallier cela, nous avons une bande sonore qui retrace toute l’exposition », fait savoir le guide du jour. Pour assurer une transmission de ce patrimoine et cette valeur culturelle aux jeunes, des séances de sensibilisation et d’apprentissage sont menées pour préparer la transmission de savoir-faire.
Lire aussi : Culture au Burkina Faso : les Sénoufos sont à l’honneur

Abdramane ZERBO, Observateur Civitac, Zorgho