Centre-Nord/Kaya : Religieux et coutumiers se prononcent sur la gestion des conflits fonciers
Le Laboratoire Citoyennetés, avec son projet Consolider les liens sociaux, la redevabilité et la sécurité communautaire (SOLIDèR), a tenu un atelier du lundi 26 au mardi 27 février 2024 à Kaya dans le Centre-Nord. Une activité présidée par Idrissa GANSORÉ, Haut-commissaire de la province du Sanmatenga, représentant du Gouverneur de la région du Centre-Nord. Cet atelier a eu pour objectif de mobiliser les légitimités traditionnelles et religieuses dans la prévention et la résolution des conflits locaux, notamment fonciers.
La question du foncier a toujours été problématique au Burkina Faso. Les conflits liés au foncier se sont multipliés depuis la crise sécuritaire qui a engendré le déplacement massif des populations. Les PDI et la communauté hôte sont confrontées le plus souvent à des problèmes de terre. C’est fort de ce constat que le Gouvernement met en œuvre des actions pour une meilleure gestion du foncier en impliquant les acteurs pour renforcer la cohésion sociale et le vivre-ensemble.
Afin de mieux légitimer les acteurs religieux et pouvoir mieux les engager dans des actions de prévention, de gestion et de résolution alternative des conflits, le Laboratoire Citoyennetés a organisé une session d’échange à Kaya.
Cette session a servi de cadre pour la présentation des résultats du diagnostic territorial dont les conclusions vont alimenter les concertations au niveau communal. Cette activité vient en appui aux actions menées par l’État burkinabè. Présentes à cet atelier, les communautés musulmane, catholique, protestante et traditionnelle ont à tour de rôle abordé la question liée à la contribution des acteurs de la communauté religieuse et coutumière dans la prévention, la gestion et la résolution des conflits locaux et foncier, les défis et les perspectives dans la région du Centre-Nord.
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Par ailleurs, pour Khassim OUÉDRAOGO, représentant de la communauté musulmane, il est plus que nécessaire de se pencher sur le financement des groupes terroristes afin de mieux éradiquer le phénomène de l’extrémiste violent. La communication de Bruno Nabooswind OUÉDRAOGO, représentant de la communauté catholique, était axée sur l’employabilité des jeunes et la nécessité de multiplier les séances de sensibilisation des acteurs concernés pour lutter contre le terrorisme dans cette partie du Burkina. Selon Poussi SAWADOGO, représentant de la communauté coutumière, il est judicieux de savoir concilier la modernité et la tradition pour une bonne prévention et gestion des conflits.
Identifier les vecteurs de dialogue
Selon Raogo Antoine SAWADOGO, Président du Laboratoire Citoyennetés, cet atelier est un cadre pour identifier les vecteurs de dialogue, créer un cadre qui permettra aux uns et aux autres de se parler, ceci avec l’accompagnement des stratégies militaires, qui ont permis à certains villageois de retourner chez eux. « Quand on a abandonné son village pendant des mois, il faut réapprendre à renouer le tissu de la cohésion sociale et à faire en sorte que la solidarité revienne. Notre action à nous est un accompagnement des efforts fournis par l’État », a-t-il expliqué.
Selon Idrissa GANSORÉ, Haut-commissaire de la province du Sanmatenga, représentant du Gouverneur de la région du Centre-Nord, cette activité vise à renforcer la complicité d’intervention et d’analyse des acteurs locaux en matière de prévention et de gestion des conflits. La cohésion sociale est durement éprouvée, donc il faut vraiment des mesures fortes pour la restaurer.
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Pour rappel, cette activité s’inscrit dans le cadre du projet « Consolider les liens sociaux, la redevabilité et la sécurité communautaire » (SOLIDèR), une initiative du Laboratoire Citoyennetés avec l’appui financier de l’Union européenne. Il s’inscrit dans le cadre de la composante C2(« Renforcement des capacités des autorités
locales impactées par la crise sécuritaire ; renforcement de la cohésion sociale ») de
l’action « Appui à la stabilisation de l’axe Ouaga-Kaya-Dori-Djibo (OKDD) - Renforcement sécuritaire social et économique ».
Pélagie TALO, Observatrice Civitac, Kaya
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