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L’entrepreneuriat des jeunes au Burkina : l’engagement de Théodore KOAMA, un courage inspirant

Théodore KOAMA, un jeune amoureux des machines, a réussi à réaliser son rêve : la création d’un secrétariat public. Son courage et son engagement pourraient inspirer de nombreux jeunes dans la réalisation de leurs projets. Nous lui avons tendu notre micro, le vendredi 8 mars 2024, à l’ouverture officielle du secrétariat pour en savoir davantage.

Qui est Théodore KOAMA ?
Je suis un jeune de la trentaine qui a un bac + 2 en sociologie. J’ai arrêté l’université en 2018 et je me suis formé en montage de dossiers. Je gagnais des marchés dans quelques d’entreprises pour monter leur dossier d’appel d’offres de demande de prix. Je suis aujourd’hui dans le domaine de l’informatique. Même si je n’ai pas une formation académique en informatique, je suis riche d’expériences en la matière. J’ai travaillé au moins dans quatre secrétariats. J’ai fait deux ans à Koudougou dans le domaine du secrétariat public. J’ai fait une année à Ouaga ici dans le secrétariat campus photocopie et j’ai aussi été dans Imprimerie migra à côté du SIAO. Et aujourd’hui j’inaugure mon propre secrétariat public.

« C’est avec le peu que tu gagnes là que tu dois commencer » dixit Théodore KOAMA.

Pourquoi avez-vous choisi ce domaine ?
J’ai choisi le secrétariat parce que c’est une activité qui me plaît bien. Il y a un proverbe qui dit que si tu fais ce que tu aimes le plus dans la vie, tu n’auras pas à travailler, puisque tu t’y épanouis. Donc tu ne souffres pas. Les machines ont toujours été une passion pour moi. Vous voyez, c’est un projet de longue date et je me suis dit que si Dieu me donne les moyens un jour, je vais avoir mon secrétariat.

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Pourquoi avoir choisi cet emplacement pour votre secrétariat ?
Je trouve qu’ici, avec les différents services autour, les gens auront besoin certainement du service de secrétariat. Nous avons par exemple l’université virtuelle de Karpala qui est juste en face, comme vous le voyez. Il y a le Palais de justice de Karpala, qui est également par-là, sans oublier les écoles, comme « Leaders », « Solution », etc. J’ai remarqué aussi que certains quittent Karpala pour aller au SIAO ou carrément à l’université, pour la production de leurs documents. Donc en installant juste au milieu, je peux leur faciliter un peu la tâche.

Quels sont les services que vous offrez en tant que secrétariat public ?
J’essaie d’être multi-service au regard de mon expérience. Il y a d’abord le service standard, à savoir : la photocopie en couleur et noir-blanc et les impressions sur les papiers A4 et A3. Nous faisons aussi les photos minutes d’identité et de passeport. Il y a aussi la confection de flyers, le traitement de documents (mise en page de documents de mémoire). Nous sommes également dans le domaine de la création des entreprises, les sociétés SARL et SA. Il est vrai que celui qui veut créer son entreprise peut faire la démarche lui-même. Mais je pense que nous avons les moyens et les capacités de lui faciliter la tâche, et de lui obtenir cela dans un bref délai.

« J’essaie d’être muti-service, au regard de mon expérience », déclare M. KOAMA.

Combien d’emplois avez-vous créés avec votre entreprise ?
Pour le moment il n’y a que deux personnes qui travaillent avec moi. J’ai une secrétaire qui s’occupe de la comptabilité et j’ai un agent de liaison. En fait l’agent de liaison, c’est lui qui est l’intermédiaire entre les clients et le secrétariat. Il y a des clients qui veulent souvent des documents mais ne peuvent pas se déplacer. Ils m’envoient alors leur document par WhatsApp et l’agent de liaison part leur livrer le produit fini. Mais on pourra ajouter d’autres agents au fur et à mesure que notre boîte s’agrandit.

Quelles sont vos attentes en réalisant ce projet ?
Comme on le dit, quiconque investit attend un retour. Mon attente première c’est la satisfaction de ceux qui viennent pour la prestation des services : c’est de pouvoir satisfaire le client d’abord. La deuxième attente dépend de la première. Il s’agit d’essayer de totaliser quand même ce que nous avions investi, et de pouvoir vivre de cela.

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Que pouvez-vous partager de votre expérience pour aider la jeunesse burkinabè ?
Il faut croire en soi et oser. Il y a beaucoup de jeunes qui vont trouver que c’est difficile de réaliser leur rêve. Ainsi, beaucoup vont attendre que l’État leur trouve du travail. C’est compliqué. Tout le monde ne peut pas être fonctionnaire. Mon premier conseil est donc de les inviter à écrire leur projet. Une fois que tu as écrit ton projet, ça veut dire que tu as envie de le faire. Maintenant, tu essaies de voir de quoi tu as besoin pour faire ce projet : ça peut être des moyens financiers, ça peut être du matériel, ça peut être la formation. Puis il faut aller pas à pas. Il faut le reconnaître, le problème des jeunes actuellement est généralement le financement. Mais il faut se dire que c’est ce que tu gagnes aujourd’hui là qui doit te permettre de réaliser ton rêve. Ne pense pas que tu vas avoir plus pour investir. C’est avec le peu que tu gagnes là que tu dois commencer. Et comme le dit un proverbe, « aide-toi, et le ciel t’aidera ».

Yves Joël YANOGO, Observateur Civitac, Ouagadougou

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