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Comment être résilient en période de crise sécuritaire ? Les Kayalais s’expriment

Plusieurs régions du Burkina Faso enregistrent des attaques terroristes depuis 2015. Kaya est classé 3e en termes de commune la plus peuplée qui accueille les Populations déplacées internes selon les données du Secrétariat permanent du Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation (SP/CONASUR). Le projet Djamtan Laafi, lancé en février 2022, est un projet de renforcement de la résilience des jeunes pour la paix au Sahel dans les communes de Bani et de Dori et au Centre-Nord dans les communes de Kaya et de Boussouma. C’est dans ce sens que Civitac a tendu son micro à certains Kayalais, afin de savoir comment ils conçoivent la question de la résilience.

Abdoulaye SAWADOGO, instituteur : « Selon moi la résilience c’est quand une population accueille des déplacés et ensemble ils vivent en harmonie dans le même endroit. En temps de crise il faut accueillir les populations déplacées à bras ouverts. Faire en sorte qu’elles se sentent comme chez elles. Il faut partager ce que nous avons avec elles, parce que ce n’est pas facile de quitter sa localité et vivre comme un étranger ailleurs. Pour moi c’est ce qu’on doit faire en période de crise. »

Abdoulaye SAWADOGO, instituteur.

Dr Mylène BAZIÉ : « Pour moi la résilience c’est quand, face à une situation pas très commode pour nous, plutôt que de lâcher prise, il faut trouver des solutions pour s’adapter à la crise ou à la situation qui se présente à nous sans arrêter nos habitudes quotidiennes. Il faut se donner les moyens pour faire face à la crise plutôt que de la laisser nous couler complètement. Mais de manière stratégique continuer nos activités. Par exemple, dans le domaine de la santé, les agents de santé ne peuvent pas arrêter complétement les prestations dans une zone d’insécurité alors que les populations y sont toujours. Y a des endroits où il n’y a plus de service de garde. »

Alassane YONLI, étudiant : « La résilience c’est une capacité qui permet de surmonter des chocs traumatiques. La façon dont on devient résilient en période de crise nécessite une longue réflexion à mon avis. Si on a déjà cette capacité de surmonter des chocs traumatiques, il faut des sujets mentaux qui doivent jouer le rôle de psychologues pour ramener certaines personnes à la raison. Ça nécessite également une collaboration interne des personnes qui sont victimes d’une situation de résilience. Elles doivent collaborer entre elles afin de trouver des moyens pour sortir un tant soit peu de ces chocs traumatiques.

Alassane YONLI, Etudiant

On doit être résilient à tous les niveaux. Sur le plan social nous devons être solidaires comme le font beaucoup d’associations et ONG autant que possible avec ceux qui sont dans les difficultés. Essayer par exemple de partager. Il y a des zones où les gens ne mesurent pas la portée du niveau des défis sécuritaires au Burkina. »

Ténin SAWADOGO, déplacée interne de Kaya : « Pour des gens qui sont dans la ville comme Kaya, il y a beaucoup de déplacés internes, des gens qui avaient tout dans leurs localités qui se retrouvent aujourd’hui sans rien parce qu’ils ont fui pour sauver leur vie. »

Ténin SAWADOGO, déplacée interne de Kaya.

Lonsani SANOGO, journaliste : « Ma compréhension de la résilience c’est la capacité à faire face à des situations éprouvantes ou à des crises, à se relever après les crises pour se reconstruire sans sombrer. Dans la crise actuelle, pour être résilients il faut être unis et solidaires, avoir l’amour de la patrie et le sens du sacrifice et consentir des efforts sous le leadership éclairé des dirigeants intègres et visionnaires. »

Lonsani SANOGO, journaliste.

Raïna TAMBOURA : « Pour moi la résilience c’est simplement le fait de rester debout en dépit des difficultés. Dans ce contexte de crise sécuritaire je pense que la résilience doit se manifester dans notre quotidien. Poser des actes qui promeuvent la paix, la cohésion sociale et le vivre-ensemble. C’est-à-dire en dépit du contexte c’est de ne pas baisser les bras et s’apitoyer sur son sort en disant que les dés sont déjà jetés et on ne pourra plus s’en sortir. Non ! c’est de travailler donc à changer cette mentalité et prôner le vivre-ensemble. »

En somme, tous sont unanimes que pour être résilient en période de crise sécuritaire il faut cultiver la tolérance, la solidarité et l’amour du prochain.

Oumou KONATÉ, Observateur Civitac, Kaya

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