Burkina Faso : les acteurs des collectivités territoriales du Nord et du Sahel à l’école de la planification locale
Le Laboratoire Citoyennetés a organisé, du 26 au 27 octobre 2023, au sein du Conseil régional du Nord, à Ouahigouya, un atelier de formation et de concertation sur la planification locale. Cette activité organisée au profit des acteurs locaux des collectivités territoriales du Nord et du Sahel, s’est tenue avec l’appui technique et financier du programme d’appui à la décentralisation et à la participation citoyenne (DEPAC) phase 3, financé par la Coopération suisse (DDC). L’objectif est de leur permettre de mieux comprendre et prendre en compte les principales problématiques de développement qui se posent au niveau local.
Présidé par le 2e vice-président de la Délégation spéciale régionale du Nord, Naaba KOUTOU, l’atelier a connu la présence et la participation effective des responsables des services techniques de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, des membres des délégations spéciales régionales et communales et des Secrétaires généraux des régions et des communes venus du Sahel et du Nord. C’est donc plus de trente participants qui ont pris part à cet atelier de quarante-huit heures.
Le but est d’outiller les responsables des collectivités avec le changement politique intervenu dans le pays
L’objectif global de cet atelier de formation et de concertation est de renforcer les capacités des principaux acteurs locaux sur la planification locale afin de leur permettre de mieux prendre en compte les principales problématiques liées au développement au niveau local. Il s’agit ainsi d’améliorer les connaissances des participants, notamment les membres des délégations spéciales, sur l’intérêt et les enjeux d’une meilleure articulation entre les différentes échelles et les domaines d’urgence humanitaire, de sécurité, etc. Cela passe par la familiarisation des participants avec les concepts et les étapes de la planification locale, sans oublier les techniques et les méthodes d’animation du processus de planification locale participative et inclusive. Tout le processus permettra d’identifier les faiblesses et/ou les difficultés dans la mise en œuvre des processus actuels de planification afin d’y apporter des recommandations et des conseils techniques pour les surmonter.
Une activité qui tire son fondement dans les politiques nationales et qui bénéficie de l’accompagnement d’un partenaire
Depuis 2018, en effet, avec l’adoption des référentiels de la décentralisation, le processus de décentralisation est entré dans un nouveau cycle dénommé « cycle 3 de la décentralisation ». Dans la mise en œuvre de cette politique publique, la Coopération suisse s’est engagée à accompagner le Gouvernement burkinabè à travers ce programme d’appui à la Décentralisation et à la Participation citoyenne (DEPAC). Ce programme, qui est à sa troisième phase, couvre une période de quatre ans, c’est-à-dire de novembre 2022 à octobre 2026. Il a pour objectif général d’« assurer aux populations des Collectivités territoriales (CT) un accès équitable et inclusif à des infrastructures et des services publics de qualité, dans le respect des référentiels de la décentralisation du Burkina Faso et de la cohésion sociale ».
Le Programme DEPAC à travers l’un de ses mandataires, le Laboratoire Citoyennetés, au chevet des collectivités territoriales
À ce titre, DEPAC-3 appuie ses collectivités territoriales partenaires entre autres dans l’élaboration et/ou la mise à jour de Plans locaux de développement (PLD) et des plans de contingence. Dans ce sens, il accompagne les collectivités dans l’animation des processus de planification participatifs et inclusifs afin de disposer de documents consensuels et réalistes. Ce volet animation des processus participatifs et inclusifs échoit au Laboratoire Citoyennetés, chargé de la mise en œuvre de l’axe 1 de DEPAC-3 intitulé « Participation citoyenne et redevabilité, y compris cohésion sociale et promotion de la paix ainsi que l’appui à l’ADCT ».
Cette phase 3 de DEPAC se met en œuvre également dans un contexte marqué au plan politique par l’installation des délégations spéciales au niveau local. En outre, la situation sécuritaire avec son corollaire de personnes déplacées internes (PDI) impacte la gestion des collectivités. Face à cette situation, des nouveaux défis se présentent. Il s’agit notamment de voir en effet comment les plans locaux s’articulent avec le nouveau référentiel national de développement, en l’occurrence le Plan d’action pour la stabilisation et le développement ; dans quelle mesure également les collectivités territoriales peuvent intégrer les questions d’urgence humanitaire dans leur plan ; et, enfin, comment dans un contexte de délocalisation des services techniques et des déplacements des populations les collectivités territoriales peuvent penser au développement pour leur territoire. C’est alors autant de préoccupations qui méritent d’être posées et traitées. C’est pour contribuer donc à apporter des débuts de réponse à ces questionnements que le Laboratoire Citoyennetés a initié cet atelier régional de formation et de concertation sur la planification locale au profit des collectivités territoriales du Nord et du Sahel.
Des communications et des échanges ont marqué ces deux jours d’activité
Une communication intitulée « Processus de planification du référentiel national de développement et des éléments clés dudit référentiel » est en effet développée par Julien W. TIENDREBÉOGO, chargé d’étude au Secrétariat exécutif national de la Politique nationale de développement. Il ressort de cette communication qu’il existe des étapes importantes dans l’élaboration des documents liés au développement local. Il s’est attardé aussi sur la notion du "développement" et sur les quatorze politiques sectorielles du développement réparties entre les ministères.
Après cela, l’éclairage sur le processus de planification locale s’est fait davantage avec la communication de Maïmouna KIENTHEGA/ZERBO, chef de service à la Direction générale du développement territorial. Elle a décliné six orientations dans l’élaboration des Politiques nationales de développement. La communicatrice a en outre parlé au bénéfice des participants de la fonction de territorialisation des politiques nationales, sectorielles et transversales.
En plus de ces modules, à travers ce thème « Processus de planification des plans de contingence », Jules ZONGO, du Secrétariat permanent du Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation (SP/CONASUR), a détaillé la nécessité des collectivités territoriales de se munir d’un plan de contingence afin de faire face aux éventuelles catastrophes. Le plan de contingence vient ainsi en appui aux autres plans locaux déjà existants.
Enfin, Edmond KABORÉ, chargé de suivi-évaluation au Laboratoire Citoyennetés, a fait une communication sur le thème « Quelle participation de la société civile aux processus locaux de planification ? ». Ici, il est question de l’apport des OSC dans la planification.
Des échanges de bonnes pratiques et des recommandations à travers des plénières ont mis fin à ces deux jours d’activité.
Les participants ont manifesté leur satisfaction pour la tenue de cette session de travail. Cela a permis, selon eux, de s’approprier les notions élémentaires liées à la planification locale.
Burkina /région du Nord : le projet de plan de contingence de la commune de Tangaye entériné.
Abdoulaye OUÉDRAOGO, Observateur Civitac, Ouahigouya
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