L’Association pour la relance culturelle et artistique (ARCAN) a initié une rencontre bilan de l’initiative "École de la paix" ce jeudi 28 décembre 2023 à Ouahigouya. L’approche "École de La paix" est mise en œuvre par ARCAN, avec l’appui financier et technique du Laboratoire Citoyennetés. Ce projet s’inscrit ainsi dans le programme d’Appui à la Décentralisation et à la Participation citoyenne (DEPAC), dans le souci de participer au renforcement de la résilience des jeunes, en particulier les scolaires. Un moment qui a permis de sacrer les membres des Ambassadeurs de la paix.

L’atelier a réuni les membres des Écoles de la paix des différents établissements, les responsables des établissements concernés, ainsi que les responsables des services techniques en charge des questions de jeunesse, des enseignements et de cohésion sociale.

Le but et les travaux de l’atelier bilan
Son objectif principal est de capitaliser les acquis des activités exécutées, de tirer des leçons et de jeter les bases sur d’autres horizons. De façon plus spécifique, il s’agit d’abord de permettre de documenter les expériences notamment en matière de bonnes pratiques, de leçons apprises dans la réalisation des activités, mais dans les approches développées. Ensuite, il s’agit d’identifier les expériences et innovations en matière d’engagement des jeunes, d’engagement des autorités locales dans la cohésion sociale, de capacités de plaidoyer des jeunes. Il s’agit enfin de formuler des recommandations en termes d’activités portées par les jeunes pour une bonne pérennisation et durabilité des actions engrangées.

Les travaux se sont déroulés en deux phases. Après des exposés, notamment sur l’étude d’évaluation par le consultant, il s’en est suivi des échanges. Les participants sont allés en outre en travaux de groupe, sous la supervision du modérateur qui joue un rôle de catalyseur des débats tant en plénière qu’en travaux de groupe.
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Une vue des participants en plein atelier.

Les différents groupes ont ainsi réfléchi autour des thématiques qui sont, entre autres, le rôle des Écoles démocratiques populaires (EDP) dans la chaîne de production de services orientés Promotion de la paix ; les rôles des jeunes dans la construction d’un cadre de dialogue ; de l’apport des services techniques et/ou personnes ressources aux jeunes et sur les axes porteurs d’activités pour les plans d’action futurs des jeunes.

Une initiative qui trouve sa justification dans le contexte actuel du pays
Dans un contexte sécuritaire difficile avec des jeunes de moins de 25 ans qui représentent 65% de la population du pays, les associations de développement et leurs partenaires se sentent préoccupés. En effet, des degrés différents, les jeunes souffrent entre autres du manque d’opportunités d’emploi, d’absence d’espaces de confrontation et de dialogues avec les autorités étatiques et collectivités territoriales sur les thématiques qui les concernent directement, du déficit d’informations sur les opportunités d’entreprendre, de participation à la prise de décisions sur les politiques concernant le travail (notamment au niveau local), de contribution à la croissance économique à travers des initiatives entrepreneuriales innovantes.

Cette situation fait que les jeunes apparaissent souvent très vulnérables face à l’extrémisme violent. Cette vulnérabilité de la jeunesse se ressent à travers ses revendications mais se lit surtout dans l’évolution des contextes national, sous-régional et international. La commune de Ouahigouya, à l’instar de toute la province, est vulnérable à cause des facteurs de l’extrémisme violent. Ainsi, l’incivisme conjugué à l’intolérance politique constitue une potentielle source de violence. C’est dans le souci de participer au renforcement de la résilience des jeunes, en particulier les scolaires face à l’extrémisme violent en promouvant la culture de la paix, que ARCAN a initié l’approche « École de la paix ».

Durant 5 ans (2017-2022), les "Écoles de la paix" ont bénéficié de l’appui technique et financier du Laboratoire Citoyennetés à travers le programme d’Appui à la Décentralisation et à la Participation citoyenne (DEPAC), à sa phase 2. Cet engagement du Laboratoire Citoyennetés a permis aux jeunes de réaliser un parcours de "Formation-Action" alliant atelier de renforcement de capacités à exécution d’actions citoyennes.

Il est apparu nécessaire, dans le cadre de la troisième phase du DEPAC, de passer à l’échelle avec cette expérience des "Écoles de la paix". Pour cela, ARCAN a inscrit au programme l’évaluation du processus et de l’expérience conduite avec et par les jeunes. C’est dans le souci de capitaliser au mieux ces actions et projeter une démarche de renforcement de capacités portée par les jeunes que ARCAN a organisé cet atelier bilan et de capitalisation des actions des « Écoles de la Paix ». Le présent atelier bilan est un moment d’appréciation de l’expérience pour mieux passer à une échelle supérieure.

Photo de famille des participants à l’issue des travaux.

Les initiateurs et les bénéficiaires sortent satisfaits mais attendent des actions de mise en œuvre
Le président de ARCAN, Germain OUÉDRAOGO, a souligné que les ambassadeurs de la paix sacrés aujourd’hui après deux ans de parcours ont appris à maîtriser tous les concepts en lien avec le contexte de l’extrémisme violent et la gestion des conflits.

« Au cours de leur formation, ils ont fréquenté des institutions comme la Justice, les FDS, l’État civil, les VDP, pour avoir une vue assez large et approfondie de leurs fonctionnements », a-t-il rappelé. Il a enfin exhorté ces ambassadeurs de la paix à mettre en œuvre les leçons apprises durant leur formation auprès de leurs communautés.
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Les bénéficiaires, quant à eux, disent de non seulement travailler dès à présent à changer leur comportement, mais aussi comptent réinvestir leurs compétences acquises en posant des actions concrètes portant sur la cohésion sociale.

La remise des attestations aux ambassadeurs de la paix a été aussi un moment ostensible de cet atelier bilan.

Abdoulaye OUÉDRAOGO, Observateur Civitac, Ouahigouya