Sapouy/Jeûne du mois de Ramadan : la rupture dans les familles YAGO et BOLY
Les fidèles musulmans du Burkina Faso ont entamé le jeûne du mois de Ramadan le 11 mars 2024. Le jeûne musulman constitue l’un des grands piliers de l’islam, un mois durant lequel les fidèles musulmans s’abstiennent de boire et de manger du matin au soir. Au 12ᵉ jour, le 22 mars 2024, nous avons eu le privilège de partager le moment de rupture dans deux familles d’imams dans la commune de Sapouy.
Il est 18h lorsque nous arrivons dans la famille YAGO au secteur n°1 de Sapouy. À notre arrivée, nous sommes accueillie par Madame YAGO. Elle nous donne place et de l’eau comme rafraîchissement. Son mari, Anifata YAGO, imam d’une mosquée au secteur n°1, n’est pas encore rentré du service. Madame YAGO, en attendant l’arrivée de son mari, commence à dresser la table pour la rupture du jeûne. Sur la table, la bouillie de sorgho rouge, des galettes, des beignets, du sucre et de l’eau sont disposés.
Imam YAGO est finalement arrivé à 18 h 10, soit à 3 minutes de l’heure de la rupture. Il nous serre la main, rentre déposer son sac et se change avant de ressortir pour rompre son jeûne.
C’est ainsi qu’à l’heure indiquée pour la rupture de ce jour, nous avons partagé le repas de la famille YAGO dans un esprit de convivialité et de générosité. Tout de suite après la rupture du jeûne, imam YAGO se rend à la mosquée pour la prière. Selon imam YAGO, « le mois de jeûne de Ramadan est un mois de partage et de rapprochement avec Allah. Quand on jeûne, il y a des comportements à adopter. Il faut faire attention à ses lieux de fréquentation, à ses mots et faire du bien autour de lui et respecter les heures de prière ».
« Les croyants sont encouragés à augmenter le nombre de prières quotidiennes, en particulier les prières nocturnes appelées « Tarawih », mais aussi à lire le Coran de manière plus fréquente », ajoute-t-il.
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Juste après notre visite dans la famille YAGO, nous nous sommes rendue dans la famille BOLY au secteur n°2 de Sapouy. Là, nous sommes accueillie par imam Amadou BOLY. Il venait à peine de rentrer de la mosquée après la prière de 18 h 30. Là-bas, la rupture du jeûne était beaucoup plus sobre, se limitant à la dégustation de dattes. Imam BOLY, tout en observant son devoir de prier à la mosquée, a pris le temps de partager avec nous ses précieux conseils sur la pratique du Ramadan et les valeurs spirituelles qui lui sont associées.
« À l’heure de la rupture, si le jeûneur a des dattes, il peut en prendre deux ou trois et boire un peu d’eau fraîche avant d’aller prier. S’il n’en a pas, il peut rompre avec un peu d’eau fraîche avant de prendre la bouillie et d’aller prier. »
Il ajoute que « le jeûneur peut manger des plats consistants et boire l’eau à son rythme, à son retour de la prière de 18 h 30 ». Imam Amadou BOLY déplore cependant la flambée du prix du sucre et des denrées au cours du mois de jeûne de Ramadan. « Chaque année, au cours du mois de jeûne, nous remarquons qu’ailleurs les prix des denrées sont revus à la baisse, mais au Burkina Faso c’est le contraire que nous remarquons. Cela n’aide pas beaucoup. »
Imam Anifata YAGO et Amadou BOLY invitent par ailleurs les fidèles musulmans à redoubler d’efforts dans l’adoration et les invocations pour le retour de la paix au Burkina Faso et pour le renforcement des liens familiaux et communautaires.
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Elza NONGANA, Observatrice Civitac, Sapouy
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