Le Ren-Lac a organisé, vendredi 5 avril 2023 à Ouagadougou, un atelier de restitution des résultats d’une enquête menée en décembre 2024 sur l’état de la corruption au Burkina Faso. Cet atelier a porté sur le thème : « Comment faire face aux pratiques de corruption au niveau des axes routiers et des services de la DGTTM ? »

Depuis juillet 2023, le Ren-Lac met en œuvre, dans le cadre du programme FASOVEIL (mis en œuvre par le Laboratoire Citoyennetés et co-financé par la Coopération suisse et l’Union européenne), le projet Teeleniya (droiture), en vue de contribuer à la promotion de l’intégrité dans les services publics. Ce projet met l’accent sur la lutte contre la corruption dans les secteurs de la sécurité et des transports.

Babou Zio, chargé du programme FASOVEIL au Laboratoire Citoyennetés, a affirmé que le projet Teeleniya est une initiative qui contribuera à réduire les pratiques de corruption dans ces secteurs.
D’après lui, dans sa logique d’intervention, "FASOVEIL s’engage à accompagner la transition, tout en contribuant à la veille citoyenne non seulement en respectant les standards de l’Assemblée Législative de Transition (ALT), la diligence des services publics et de réussir à influencer positivement les différentes réformes engagées par les autorités". A cet effet, différentes thématiques sont abordées. Il s’agit de la lutte contre la corruption, les réformes politiques, la gouvernance locale, la gouvernance des ressources minières, la sécurité alimentaire, la gouvernance du secteur de la sécurité, la réconciliation et la cohésion sociale, a-t-il indiqué.

Selon le Secrétaire exécutif du Ren-Lac, Sagado NACANABO, l’atelier leur permet justement de réfléchir ensemble, de s’interroger sur ce qu’ils peuvent encore faire pour inverser la tendance.

Le Secrétaire exécutif du Ren-Lac, Sagado NACANABO.

Lire aussi : Journées nationales de refus de la corruption au Burkina Faso : quelles solutions contre le blanchiment de capitaux et financement du terrorisme ?

Afin d’atteindre les objectifs du projet, le Ren-Lac a réalisé, courant décembre 2023, une observation sur les pratiques de corruption au niveau des axes routiers et des services de la DGTTM. C’est dans cette optique que s’est tenu cet atelier de restitution et d’échange sur les résultats de l’enquête dont l’objectif global a été de discuter de la lutte contre les pratiques de rackets au niveau des axes routiers et au niveau des services de la DGTTM.

Par la présente activité, le Ren-Lac a suscité des échanges sur la lutte contre la corruption en réunissant les acteurs des secteurs des transports et de la sécurité autour des résultats de cette observation. Abdou Momini NASSOURI, chargé des enquêtes au Ren-Lac, a présenté les résultats de l’observation.
D’après ceux-ci, les facteurs favorisant le racket des usagers sur les axes routiers sont, entre autres :
• le pouvoir discrétionnaire considérable des agents en charge du contrôle routier vis-à-vis des usagers ;
• la méconnaissance des textes par les usagers ;
• le non-respect de l’éthique et de la déontologie professionnelle par les agents de contrôle ;
• la non-perception des ristournes sur la base des opérations.

Des échanges fructueux ont eu lieu sur les résultats présentés et des recommandations ont été formulées pour lutter contre la corruption au niveau des services de sécurité et de la DGTTM.

Abdou Momini NASSOURI, chargé des enquêtes au Ren-Lac, présentant les résultats de l’observation.

Le Secrétaire exécutif du Ren-Lac, Sagado NACANABO, a lancé un appel à l’endroit de tous les Burkinabè. Ces résultats doivent interpeller chaque Burkinabè, dit-il. « En plus de la situation de guerre dans laquelle nous sommes, qui est peut-être aussi l’une des conséquences de la corruption, ce qui est sûr, sans lutter contre la corruption, sans réussir à faire reculer la corruption, ce serait très difficile de gagner la guerre, ce serait très difficile de reconquérir le territoire, ce serait très difficile, en un mot, de retrouver notre cher Burkina Faso ».

Au sortir de l’atelier, le Secrétaire exécutif a exprimé un sentiment de satisfaction quant au déroulement de l’activité et à la participation active des participants.

Lire aussi : Burkina Faso : un forum pour améliorer la gouvernance locale

Rosine LOMPO, Observatrice Civitac, Ouagadougou