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Burkina Faso : le projet « Droit pour tous » au cœur du soutien des populations du Nord et du Sahel lance une nouvelle phase

Mise en œuvre par le consortium le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) et Save the Children Internationale (SCI) avec des partenaires locaux, le projet « Basic Rights, Peace and Equality for all in the Sahel and Northern regions of Burkina Faso », dit « Droit pour tous », a mis en route une nouvelle phase. Cette phase prend effet à partir de ce mois de novembre 2023, pour une durée de trois ans. L’atelier de lancement a eu lieu simultanément à Ouahigouya, au bureau de SCI et à Dori. Ledit projet contribue à l’amélioration de l’égalité des sexes, de la protection et de l’autonomisation des femmes et des jeunes et au renforcement ou à la consolidation de la paix et la cohésion sociale dans les zones touchées.

Le projet est intervenu en raison de la situation sécuritaire difficile que connaît le pays. En effet, depuis 2015, la situation sécuritaire au Burkina Faso s’est détériorée et a provoqué une crise humanitaire. Les attaques récurrentes des groupes armés dans la région frontalière du Mali et du Niger ont conduit à un débordement de violence et ont également créé un afflux de populations déplacées à l’intérieur du pays (PDI).

Les statistiques exprimant la situation des personnes déplacées internes dans les deux régions
Selon les chiffres du Conseil national d’urgence et de réhabilitation (CONASUR), en mars 2023 l’insécurité et les violences armées ont fait déplacer 2 062 534 personnes à travers le Burkina Faso, dont 52,75% de femmes et plus de 50% d’enfants.

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Les régions du Nord et du Sahel comptent 36,75% des populations déplacées internes. La situation humanitaire à Djibo, Dori, Titao et Ouahigouya est plus prononcée. Ce contexte dégradé a mis globalement à rude épreuve la coexistence pacifique qui a toujours caractérisé le Burkina Faso malgré la diversité culturelle et religieuse. Le manque d’accès aux services essentiels, la présence et la capacité limitée de l’État à réduire l’insécurité sont à l’origine de la crise humanitaire, résultat de l’effet conjugué des conflits, de l’insécurité multiforme et des catastrophes naturelles causées par le changement climatique. Ces chocs récurrents ont déstabilisé les moyens de subsistance de millions de personnes, exacerbant encore davantage leur vulnérabilité et leur capacité à subvenir à leurs besoins.

Une vue partielle des participants à l’atelier de lancement sur le site de Ouahigouya.

La fermeture des centres de santé freine les efforts sur la santé sexuelle et reproductive
Les obstacles à l’accès et à la continuité des soins et services de santé sexuelle et reproductive causés par la fermeture ou le fonctionnement minimal des centres de santé et les déplacements qui en résultent sont source de surmortalité maternelle et néonatale dans une zone qui présente déjà les indicateurs de santé sexuelle et reproductive les plus bas dans le pays. Dans les zones où résident les populations déplacées, les services sociaux de base sont soumis à une pression qui ne permet pas d’assurer un service adéquat. Beaucoup n’ont pas un accès sûr, efficace et acceptable à une gamme de services, en particulier ceux liés à la grossesse et à la prévention, au dépistage et au traitement du VIH et d’autres IST.

La cohésion sociale mise à rude épreuve dans les régions du Nord et du Sahel
Du point de vue de la cohésion sociale et de la consolidation de la paix communautaire au Sahel et dans la région du Nord, la population vit avec des conflits liés à l’agriculture et à l’élevage, à l’exploitation minière, à l’accès inégal aux ressources naturelles, aux violences entre l’armée nationale et les forces de l’ordre et les groupes armés criminels, à la stigmatisation et au repli identitaire, à la pression sur les services sociaux de base et au manque d’opportunités économiques. À cela s’ajoute la volonté des jeunes de rejoindre des groupes radicaux, une volonté directement liée à leur niveau de vie.

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De plus, dans un contexte où les valeurs socioculturelles continuent de mettre l’accent sur les hommes âgés, les femmes et les jeunes se retrouvent les plus marginalisés. Les conflits intergénérationnels se manifestent de plus en plus par des jeunes qui remettent en question les relations de pouvoir et les relations sociales au niveau communautaire.

L’autonomisation des jeunes et des femmes, un défi majeur
Sur le plan de l’autonomisation des jeunes et des femmes, l’accès difficile des femmes et des jeunes aux activités économiques renforce les profondes disparités existantes entre eux et les hommes. Il a été démontré que la perte de revenu d’une femme a un impact plus négatif sur le bien-être de son foyer qu’une perte de revenu équivalente pour l’homme. Dans le même temps, le niveau de bien-être économique du ménage a une forte influence sur la réduction ou l’augmentation du risque de décès maternel. La perte de biens et de moyens de subsistance suite au déplacement a encore exacerbé le cercle vicieux de la pauvreté, des inégalités et de l’exclusion, en particulier pour les femmes et les jeunes déplacés internes et les ménages qui quittent leurs localités.

Toutes ces pressions ont tendance à exposer les femmes et les enfants à la violence dans leurs villages d’origine, lors de leur exode et dans les sites d’accueil des déplacés. Les femmes sont également victimes de harcèlement lorsqu’elles s’inscrivent pour bénéficier de l’aide humanitaire. Les stratégies d’adaptation négatives telles que la prostitution ou le recrutement dans des groupes armés non étatiques sont déjà une réalité. Le recrutement croissant de filles dans les groupes armés non étatiques est également une préoccupation soulevée par de nombreux acteurs.

C’est dans un contexte pareil que le projet est intervenu

Le projet « Basic Rights, Peace and Equality for all in the Sahel and Northern regions of Burkina Faso » se justifie alors à la vue de ce contexte décrit, pour la nécessité de faire face à cette situation afin de contribuer à l’amélioration de l’égalité des sexes, de la protection et de l’autonomisation des femmes et des jeunes et de renforcer la consolidation de la paix et la cohésion sociale dans les zones touchées par le conflit, notamment dans les zones sus-citées.

La mise en œuvre de ce projet est ainsi assurée par le consortium le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) et Save the Children Internationale (SCI) en partenariat avec les ONG locales UNIJED et Tabital Lobal dans les régions du Nord et du Sahel.

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Le projet va toucher plusieurs personnes
D’une durée de 3 ans, le projet vise à atteindre directement 545 500 personnes (282 024 femmes/263 476 hommes) dans 77 929 ménages, dont 30% issus des communautés d’accueil (163 650 personnes dans 23 379 ménages) ; 70% de déplacés internes (381 850 personnes dans 54 550 ménages), parmi lesquels 301 661 sont des enfants et des jeunes (0-14) et environ 205 608 personnes seront touchées indirectement via des campagnes de sensibilisation. Le projet vise également à atteindre les chefs traditionnels et religieux et les OSC locales.

Ibrahim TALL, Chef de projet Droit pour tous dans la région du Sahel, auprès de Save the Children International (au milieu) en compagnie de deux de ses collaborateurs.

Dans le cadre de la mise en œuvre de ce projet d’une importance capitale, financé par l’agence coréenne de coopération internationale (KOICA), une formation des partenaires suivie du lancement du projet a eu lieu.

Un atelier de lancement pour mettre les acteurs au même niveau d’information
L’objectif de cet atelier de mise en route, selon Ibrahim TALL, chef de projet Droit pour tous dans la région du Sahel auprès de Save the Children International, vise à présenter le programme et ses différentes composantes à l’ensemble des parties prenantes, à définir les mécanismes de coordination, les procédures et règles du bailleur et de SCI, ainsi que les modalités de mise en œuvre du projet au Burkina Faso. Il s’agit spécifiquement de présenter le projet et l’ensemble de ses composantes aux différentes parties prenantes ; de recueillir les orientations sur les éléments clés de mise en œuvre : coordination, sécurité, besoins, stratégies, etc. ; de permettre aux ONG locales partenaires de comprendre l’esprit du projet, ses composantes, le cadre logique et les résultats attendus ; de planifier avec les partenaires les grandes activités de mise en œuvre ; de décliner le rôle et les responsabilités de chaque acteur interne et externe et des échéances d’évaluation, et de former les partenaires sur les procédures SCI et celles du bailleur.

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Selon les responsables du projet, après cette étape de prise de langue, il restera un travail effectif à faire sur le terrain. Il s’agit notamment d’engager toutes les autorités et l’ensemble des communautés hôtes et déplacés internes autour des problématiques suscitées par le projet pour une réussite effective.

Abdoulaye OUÉDRAOGO, Observateur Civitac, Ouahigouya

     

 

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Agenda

Forum régional de la jeunesse du Nord

Du 02 au 03 février 2024.

Atelier bilan sur la mise en œuvre de l’axe 1 de DEPAC-3 avec les collectivités territoriales partenaires du programme les plus touchées par la crise sécuritaire

Jeudi 11 janvier 2024 à Ouagadougou

Cadre de Concertation Communal (CCCo) de TITAO sur la résilience de la santé et l’eau potable dans un contexte de crise sécuritaire

Lundi 18 décembre 2023 à la direction régionale de l’environnement du Nord

 

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